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Les consommateurs et le cuir
Crédits: ©Pexels

Les consommateurs et le cuir

Laura Mollet
par Laura Mollet - Modifié Il y a 1 an
Les consommateurs et le cuir
Crédits: ©Pexels

Les consommateurs et le cuir aujourd’hui


Fin 2021, l’Observatoire Économique du Conseil National du Cuir a publié les résultats de son étude en ligne sur la perception du cuir par les Français. Elle nous offre de nombreuses statistiques révélatrices sur la relation entre les consommateurs d’aujourd’hui et cette noble matière. D’après moi, voici les informations les plus intéressantes pour nous artisans.

Le cuir : une image positive en termes de résistance et de longévité

Tout d’abord, la matière cuir conserve aux yeux du public une image positive en termes de longévité, durabilité et résistance. Dans l’étude du Conseil National du Cuir, on remarque ainsi que 74% des Français déclarent qu’il s’agit d’un matériau durable et naturel. 64% d’entre eux qualifient également le cuir comme une matière solide.
Parmi les répondants ayant déclaré utiliser du cuir (que ce soit pour le textile, les chaussures ou les sacs à main par exemple), 63% soulignent également que le cuir est la matière la plus résistante, devant les matières synthétiques et textiles.

Toutes ces données indiquent ainsi que le cuir garde une image forte de durabilité, tant dans la durée que face aux usages quotidiens. Pour l’industrie du cuir, cela représente une opportunité en termes de communication et de marketing.

Des caractéristiques à mettre en avant auprès des plus jeunes

Cependant, cette étude ne brosse pas qu’un tableau positif du cuir auprès du grand public. En effet, on remarque avec les statistiques recueillies que ce matériau n’a pas forcément bonne presse auprès des populations les plus jeunes. Il existe même une certaine méconnaissance.
Ainsi, 54% des 18-24 ans pensent que l’on élève des animaux pour faire du cuir. À l’inverse, 31% déclarent qu’il ne s’agit même pas d’une matière d’origine animale. Alors même que 73% des Français savent que le cuir est un matériau d’origine naturelle. Cependant, ce fait est bien mieux connu par les populations plus âgées. Chez les 55 ans et plus, ce chiffre atteint ainsi 87%.
Il faut aussi souligner que 52% des Français n’achètent pas de cuir, et ce, pour diverses raisons. Parmi eux :
• 30% des 18-24 ans mettent en avant la protection animale pour justifier ce choix,
• 21% considèrent protéger la planète en n’achetant pas d’articles en cuir.

Recyclage du cuir, essor du seconde main et mode durable

L’industrie du cuir peut tirer des leçons des données évoquées ci-dessus. Tout d’abord, il convient de rappeler l’origine du cuir au plus grand nombre : sous-produit de l’industrie agroalimentaire, qui devient une matière aux multiples possibilités grâce aux artisans et leurs savoir-faire.
Cela montre que le cuir est une matière naturelle, en particulier si elle est travaillée par des artisans français, qui respectent un cahier des charges et des normes strictes en matière de respect de l’environnement. Ensuite, nous devons rappeler que l’industrie du cuir française est une activité de recyclage. Les animaux ne sont pas élevés pour leur cuir. Ce dernier est fabriqué à partir de peaux d’animaux élevés pour leur viande ou pour leur lait.
Les artisans ont aussi la possibilité, pour aller chercher les consommateurs les moins convaincus par ces arguments, d’expérimenter avec de nouvelles matières. Il existe désormais des alternatives véganes au cuir : cuir de cactus, cuir de champignon ou cuir d’ananas. L’appellation « cuir de » est abusive, mais le terme est désormais bien ancré dans l’imaginaire collectif.

Enfin, et c’est d’après moi la plus belle opportunité auprès du grand public, deux tendances émergent en ce moment : l’essor de la seconde main et de la mode durable. Ainsi, toujours d’après la même étude : 6 consommateurs sur 10 ont l’habitude de faire réparer leurs articles en cuir et 31% d’entre eux les achètent en seconde main. Ce caractère réparable du cuir est un point positif, à mettre en avant auprès du grand public et de nos clients. Je pense notamment aux cordonniers-bottiers qui créent des chaussures et assurent leur réparation. Ce recours est utile et économique pour le consommateur car il lui permet de faire durer ses chaussures et lui évite d'en racheter d'autres. Le cuir dispose ainsi d’arguments solides pour une mode plus durable : pérennité, durabilité, responsabilité et transmission.

Pour aller plus loin, je vous invite même à consulter ces publications sur la seconde main et sur le cuir et l’économie circulaire.

Un point sur les usages et les habitudes de consommation des Français

Pour terminer, je veux souligner l’un des points les plus importants en termes d’habitudes de consommation des Français. L’étude montre que pour les achats d’articles en cuir :
• 16% le sont dans des magasins spécialisés,
• 15% dans des boutiques indépendantes,
• 14% sur internet,
• 13% dans les enseignes de prêt-à-porter,
• 12% dans la seconde main.

Ces données montrent selon moi trois opportunités : celle de la seconde main évoquée plus haut, mais aussi l’e-commerce ou le conseil en magasin. Les artisans ont ainsi tout intérêt à développer une boutique en ligne pour répondre à ces usages de consommation. Ils peuvent également développer une approche de conseils en magasin, puisque 16% des achats d’articles en cuir sont réalisés dans des magasins spécialisés. Les consommateurs viennent vraisemblablement chercher une expertise mais aussi des conseils.

Laura Mollet
Rédigé par Laura Mollet
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