Le cuir s'inscrit dans une démarche d'économie circulaire

Le cuir, matière première issue de déchets, est par nature une revalorisation et un recyclage. Mais il est encore possible d’aller plus loin pour favoriser cette démarche d’économie circulaire dans notre filière française du cuir. Nous serons alors en mesure de répondre aux attentes grandissantes des consommateurs pour des produits durables et éthiques, respectueux de l’environnement.

Focus sur le cuir, matière durable, sur les actions à entreprendre et les opportunités offertes par cette démarche de production plus vertueuse.

D’après le Ministère de la Transition Ecologique, l’économie circulaire consiste tout simplement à produire des biens et des services de manière durable tout en limitant la consommation et le gaspillage des ressources, et la production de déchets. Le but est ainsi de passer d’une société du tout jetable avec un modèle économique linéaire à un système plus circulaire avec des déchets valorisés et des produits recyclés.

Cette économie circulaire vise notamment à développer une économie verte et à préserver le climat. Elle se veut ainsi plus vertueuse :

• production de moins de déchets,
• favorise le recyclage,
• meilleure gestion des déchets,
• réemploi ou réutilisation de produits usagés
• meilleure communication entre chaque étape.

Ses enjeux sont donc à la fois environnementaux mais aussi économiques et sociaux, puisqu’ils visent également à changer les modes de production au sein de notre société.

Les professionnels de la filière cuir ont tout intérêt à se saisir de ce sujet, d’autant que la loi impose de plus en plus de mesures pour lutter contre le gaspillage et pour la valorisation des déchets. On pense ainsi à la loi économie circulaire, adoptée en janvier 2020, qui vise à limiter l’impact environnemental de nos activités.

L'économie circulaire

L’économie circulaire consiste à produire durablement en limitant la consommation, le gaspillage des ressources et la production des déchets pour passer d’une société du tout jetable à un modèle économique plus circulaire.

https://www.ecologie.gouv.fr/leconomie-circulaire

Le cuir est le produit de la transformation d’un déchet, la peau d’un animal, en une matière noble et durable. Par nature, la filière cuir représente ainsi une activité de recyclage. C’est particulièrement le cas en Europe et surtout en France. En effet, tous les animaux élevés dans ces régions le sont pour leur lait et leur viande, et non pas pour leur peau directement.

D’après le Conseil National du Cuir, la filière du cuir permet ainsi d’éviter à l’industrie alimentaire 170 000 tonnes de déchets par an. L’équivalent en poids de 24 tours Eiffel.

Ces déchets permettent de produire une matière durable, le cuir, dont les utilisations sont extrêmement variées. C’est toute la Filière Française du Cuir qui participe à cette valorisation des déchets. La Filière Française du Cuir compte ainsi parmi les pays les plus avancés en matière de RSE, la Responsabilité Sociétale des Entreprises.

La loi anti-gaspillage pour une économie circulaire

La loi anti-gaspillage pour une économie circulaire entend accélérer le changement de modèle de production et de consommation afin de limiter les déchets et préserver les ressources naturelles, la biodiversité et le climat.

https://www.ecologie.gouv.fr/loi-anti-gaspillage-economie-circulaire

Depuis des années, de plus en plus de consommateurs se tournent vers un mode de consommation durable et responsable. Le contexte du COVID-19 a d’autant plus conforté cette tendance. Nombreux sont les Français souhaitant réduire leur consommation, notamment de « Fast Fashion », au profit de produits plus durables.

Mais qu’est-ce que cela représente pour les professionnels du cuir ? Tout d’abord, c’est une opportunité de rappeler les caractéristiques responsables, durables et éthiques de cette matière première ancestrale. Mais il est également possible d'aller plus loin.

Certes, la filière cuir française travaille une matière recyclant des déchets. Mais que pouvons-nous faire de plus pour ancrer nos métiers dans la démarche d’économie circulaire ? Plusieurs pistes sont aujourd’hui étudiées ou suivies par des entreprises du secteur.

On pense notamment au développement du « seconde main ». Plutôt que d’acheter du neuf, de nombreux consommateurs optent désormais pour des produits d’occasion. Plusieurs entreprises ont obtenu un certain succès avec cette démarche (cela a été évoqué dans un autre post). On peut citer notamment Vestiaire Collective, aujourd’hui la plus ancienne plateforme française de seconde main, ou encore Vinted.

Mais il est possible d’aller encore plus loin dans le recyclage de produits en cuir. Vous pouvez redonner vie à des pièces abîmées ou détruites, un bon moyen pour participer à une économie circulaire. Un bon exemple est l’entreprise J.M. Weston.

En octobre dernier, elle a lancé un nouveau service « Weston Vintage ». La marque récupère les souliers usagés de ses clients contre un bon d’achat valable sur tous les produits de l'enseigne. Ces souliers seront ensuite restaurés ou actualisés puis proposés à nouveau à la vente.

D'autres initiatives sont à souligner, comme celle de Leopolda Contaux-Bellina, fondatrice de Sed Nove Studio. Ce studio d’innovation pour l’économie circulaire dans la filière cuir accompagne les entreprises du luxe dans la valorisation de leurs stocks de cuir dormants. Tous deux sont de véritables cas d’école d’économie circulaire.

Par nature, le cuir est une matière durable. Depuis toujours, les produits en cuir ont été réparés pour les faire durer ou leur donner une seconde vie. De nouvelles pratiques peuvent cependant rendre notre filière encore plus durable, surtout plus en phase avec les aspirations des consommateurs et les besoins de durabilité.

Tout savoir sur l’économie circulaire dans la filière cuir - IONIS MAG

Une conférence animée par Iris Magda-Mauris (MOD’SPE Paris promo 2022) pour permettre aux étudiants de rencontrer des professionnels.

https://www.modspeparis.com/podcast-leconomie-circulaire-dans-la-filiere-cuir/