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Constructions en fibre végétale et matériaux de demain
Crédits: ©Robert Katzki - Unsplash

Constructions en fibre végétale et matériaux de demain

Émilie Fernand
par Émilie Fernand - Modifié Il y a 3 mois
Constructions en fibre végétale et matériaux de demain
Crédits: ©Robert Katzki - Unsplash

Si l’utilisation de fibres végétales en construction n’est pas nouvelle, cette famille de matériaux connaît actuellement un fort engouement dans la filière du bâtiment et de l’aménagement. Paille, lin, chanvre, ouate de cellulose… autant de matières naturelles promises à un bel avenir.


1. La paille en construction

Depuis 15 ans, la construction en paille s’est fortement développée, notamment dans l’ouest de la France. Considérée comme solution d’avenir, la paille peut être employée en neuf comme en rénovation. En plus d’apporter une isolation thermique très performante, elle stocke d’importantes quantités de CO2 et permet de valoriser les co-produits agricoles.

Il y a plusieurs manières d’utiliser la paille en construction :

  • remplissage d’ossature porteuse contreventée, le système constructif le plus répandu ;
  • remplissage de caissons porteurs ;
  • remplissage d’ossature secondaire non porteuse ;
  • bottes porteuses ;
  • la technique du GREB.


2. Les constructions en béton de chanvre

Depuis quelques années, ce matériau développé dans les années 1990 en France redevient populaire, boosté par le développement annoncé de la filière chanvre et la baisse des coûts de production.


L’entreprise Wall’Up Préfa, spécialisée dans la construction de panneaux préfabriqués en béton de chanvre et en ossature bois, en est un bon exemple. Après une première usine construite en 2021, l’entreprise vient de lever 2,5 millions d'euros pour poursuivre son développement et fluidifier sa production automatisée.


De multiples projets en béton de chanvre ont récemment vu le jour :
  • un immeuble R+8, le plus haut bâtiment d'Europe en béton de chanvre - Boulogne-Billancourt, 2020 ;
  • un immeuble collectif R+3, la première résidence sociale française en béton de chanvre – Seine-et-Marne, 2021 ;
  • restauration du château d’Ansembourg - Grand-Duché de Luxembourg, 2019.



3. Les mélanges terre et fibre végétale

La bauge est un mélange de terre et de fibres végétales d’origine agricole. Cette technique de construction traditionnelle, utilisée dans le monde entier, est en train d’être modernisée et adaptée aux techniques de construction actuelles.

Le projet franco-britannique CobBauge* vient ainsi de s’achever après 5 ans d’expérimentations. Les techniciens et ingénieurs participant au projet ont commencé par rechercher le mélange terre-fibre le plus prometteur. Ils ont ensuite mis au point un procédé de construction mixte associant une terre allégée pour la partie isolante et une terre dense pour la partie structurelle.

Deux bâtiments démonstrateurs utilisant le couple “terre et fibre de roseau” (partie isolante) et “terre et chènevotte de lin” (partie structurelle) ont été construits et instrumentés dans le but de valider les résultats de laboratoire.

*Note : CobBauge est un programme Interreg VA France (Manche) / Angleterre, mené de 2018 à 2023 avec un cofinancement des Fonds Européens de Développement Régional (FEDER) à hauteur de 2,8 millions d’euros.

4. Des briques en mousse végétale et fibre de lin

Certaines fibres végétales sont particulièrement résistantes. C’est par exemple le cas de la fibre de lin, un matériau qui a longtemps été employé dans la confection des cordages de bateaux.

Cette résistance de la fibre de lin a été mise à l’épreuve dans le cadre du projet européen Smart Circular Bridge. L’objectif du projet dirigé par l'université de technologie d'Eindhoven : construire un véritable pont piétonnier 100% végétal, rivalisant avec l’acier et le béton. Un premier démonstrateur a déjà été inauguré à Almere, aux Pays-Bas et 2 autres constructions devraient prochainement voir le jour en Allemagne et aux Pays-Bas.

Du point de vue technique, ces ponts sont construits à partir de blocs de mousse végétale composés de biorésine et de fibre de lin. Ces sortes de briques végétales sont ainsi assemblées et à nouveau recouvertes de plusieurs couches de fibre de lin. L’ensemble est ensuite trempé une nouvelle fois dans la résine, formant un assemblage très résistant.

Ces ponts sont par ailleurs remplis de capteurs, le but étant d’étudier l’évolution des matériaux en conditions réelles et de tester leur résistance à la traction, la compression, l’humidité et le rayonnement UV.

5. Quelques éléments à prendre en compte

Pour que les solutions en fibres naturelles et plus généralement en matériaux biosourcés soient résistantes dans le temps, des points de vigilance doivent être respectés, lors de leur mise en œuvre.

Face aux risques de désordres et de sinistres, la FFB ainsi que les assureurs, conseillent aux professionnels de :
  • suivre une formation adaptée à ces nouveaux produits et procédés ;
  • bien ventiler les ouvrages en cours de chantier ;
  • surveiller le tassement des isolants ;
  • protéger les matériaux de l’eau pour éviter la propagation de moisissures ;
  • d’utiliser des films d’étanchéité à l’air pour prévenir la condensation ;
  • mettre en place des barrières aux insectes et aux rongeurs.


À retenir :

Paille, chanvre, lin, ouate de cellulose sont autant de fibres végétales de plus en plus populaires en construction.




Émilie Fernand
Rédigé par Émilie Fernand
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Designer
Dessinatrice. Intérêts pour l'histoire de l'art, l'architecture, les fleurs, les jardins intérieurs et extérieurs, l'agencement et le paysagisme.

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