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À quoi sert la culture ?
Crédits: Freepik

À quoi sert la culture ?

Brunella Ferraris
par Brunella Ferraris - Publié Il y a 2 jours
À quoi sert la culture ?
Crédits: Freepik

De quoi parle-t-on, quand on parle de culture ?


Selon la deuxième définition proposée par le dictionnaire Le Robert, la culture est le « développement de certaines facultés de l'esprit par des exercices intellectuels appropriés ; c’est l’ensemble des connaissances acquises. »

Mais la première définition donnée est plus concrète : « action de cultiver la terre pour la production de végétaux. »


En effet, l’étymologie du mot « culture » vient du latin colere, qui signifie « mettre en valeur ». À l’origine, la culture désigne donc une terre travaillée par l’homme (au sens actuel de l’agriculture). Par extension, le terme a fini par s’appliquer à l’Homme lui-même et à son esprit : la culture devient alors l’ensemble des œuvres et des savoirs produits par son travail.


Le mot latin cultura renvoie donc d’abord à l’action de cultiver la terre, puis à celle de cultiver l’esprit. Cicéron fut le premier à appliquer ce terme à l’être humain : « un champ si fertile soit-il ne peut être productif sans culture, et c’est la même chose pour l’humain sans enseignement. »


Si l’on peut facilement imaginer les fruits de la mise en valeur de la terre par le travail manuel, comment rendre fertile l’esprit ? Et surtout : à quoi bon ?


Nous voici donc à notre question de départ : à quoi sert la culture ?


Selon la revue culturelle Diacritik, la culture ne sert à rien. Et pourtant…


Pour comprendre cette affirmation provocatrice, il faut distinguer utilité et finalité. L’utilité concerne l’objet d’usage, ce qui rapporte ou produit. La finalité, elle, relève du sens. Et c’est dans cette acception que la culture trouve toute sa valeur : « la culture désigne tout ce par quoi l’homme érige son propre monde ».


Quand la culture devient consommation


L’agriculture contemporaine nous éloigne de la définition première : mettre en valeur la terre par le travail de l’homme. Aujourd’hui, nous exploitons la terre plus que nous ne la travaillons.

De la même manière, nous transformons les créations culturelles en objets de consommation, en leur donnant une valeur économique immédiate - et en perdant de vue leur vraie finalité. Il suffit d’entrer dans la salle de la Joconde au Louvre pour le constater : plus qu’un espace d’échange ou de contemplation, l’œuvre devient une étape touristique obligatoire.


La culture, inutile… mais essentielle


Pourtant, dans son « inutilité » intrinsèque, la culture nous permet de :


- Exprimer nos idées dans un langage commun ;

- Développer une curiosité désintéressée, en nous ouvrant à d’autres visions du monde ;

- Cultiver une réflexion libre et critique sur ce qui nous entoure ;

- Remettre en question nos certitudes, en apprenant à douter de ce que l’on croit acquis ;

- Construire des vérités, certes partielles, mais fondées sur des faits scientifiques, partagés et reproductibles.


Sa valeur ajoutée est donc difficilement mesurable, mais bien réelle.


« N’oublions pas que, dans cet aquarium social où chacun consomme et recherche la rentabilité, la culture nous offre le présent du présent, la contemplation, la création désintéressée. »


Ainsi, si la culture ne sert à rien dans le sens utilitaire, elle est pourtant ce qui donne sens à notre existence partagée.


Brunella Ferraris
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Responsable Pôle Sciences & Culture chez Les Compagnons du Devoir

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