ico-menu.svg
ico-search-org.svg ico-close.svg ico-user.svg
ico-button-back.svg
Voiture à hydrogène. Enjeux de la mobilité durable ?
Crédits: CC0 1.0 - Werner Brayer

Voiture à hydrogène. Enjeux de la mobilité durable ?

Philippe Bremart
par Philippe Bremart - Modifié Il y a 1 an
Voiture à hydrogène. Enjeux de la mobilité durable ?
Crédits: CC0 1.0 - Werner Brayer

Mobilité durable : les enjeux de la voiture à hydrogène ?

Le Mondial de l'automobile de Paris 2022 a vu la présentation de l'Hopium Machina Vision, la première voiture berline concept car électrique à pile à hydrogène de luxe, conçue par un constructeur français. Prévue pour une commercialisation en 2025, cette voiture à hydrogène vient répondre à une volonté croissante de se déplacer de manière décarbonée. Cette découverte a été l’occasion de m’intéresser davantage à cette technologie. Je vous propose ainsi de faire le point sur ce sujet.


Qu'est-ce qu'une voiture hydrogène et comment fonctionne-t-elle ?

Tout d’abord, je pense qu’il est essentiel d’expliquer le fonctionnement des véhicules à hydrogène, qui se démarquent des autres voitures électriques ou hybrides. Les voitures à hydrogène appartiennent bien à cette grande famille des voitures électriques. Seulement, leur énergie électrique est fournie par une pile à combustible et non par une batterie.


L'hydrogène est donc stocké sous pression dans les réservoirs dédiés du véhicule. Ce gaz (H2) associé au dioxygène (O2) de l'air ambiant alimente la pile à combustible. À l’intérieur de la pile, ces deux gaz subissent une réaction électrochimique qui produit à la fois de l’électricité, de la chaleur et de la vapeur d’eau (H2O). Cette dernière s’échappe sous forme de gaz par un petit tube placé sous le véhicule. C’est le seul rejet produit par cette voiture, ce qui en fait un véhicule non polluant à la conduite.




Quels sont les défis à surmonter pour développer davantage cette technologie ? 

Cette technologie n’en est cependant qu’à ses débuts, il existe de nombreux défis à surmonter pour la développer davantage dans les prochaines années. Tout d’abord, il y a des enjeux technologiques, car la technologie n’est pas encore « mature ». Il reste des améliorations à réaliser pour la rendre viable à échelle industrielle. En effet, pour que la voiture hydrogène puisse répondre aux enjeux de la mobilité durable, il faut bâtir les infrastructures nécessaires à son déploiement à grande échelle. C’est un défi que rencontrent déjà les voitures électriques avec un maillage du territoire suffisant en stations de rechargement, des professionnels formés pour intervenir sur ces véhicules, ainsi que les filières de production.


De plus, l’hydrogène produit aujourd’hui est dit « gris » car les énergies utilisées à sa production sont principalement fossiles. Mais à l’avenir, il sera possible par électrolyse de l’eau et optimisation des processus de production d’utiliser l’énergie des panneaux photovoltaïques, éoliennes ou barrages pour obtenir un hydrogène « vert » : moins émetteur de CO2. Cela permet aussi de « stocker » l’électricité par les sources intermittentes (éolien, solaire) pour être utilisée comme carburant pour les véhicules hydrogènes ou réinjectée sur le réseau électrique.


On ne peut également manquer de souligner les enjeux géopolitiques qui découlent de l’hydrogène. Du fait des crises en cours, on s’aperçoit de plus en plus que l’approvisionnement en énergie fossile (pétrole, gaz) peut rapidement être perturbé. Ce risque est moins fort pour les chaînes de production de l’hydrogène. Se pose évidemment la question difficile du prix de l’hydrogène, coût de production comme d’achat. Ces prix dépendent malheureusement tant des innovations éventuelles dans le secteur que du mix énergétique du pays concerné.


Quant aux autres acteurs du marché, il y a également là des enjeux importants : comment la production automobile va s’adapter ? Et quid des infrastructures pour faire le plein, des concessionnaires, des mécaniciens et des carrossiers ? On a déjà un aperçu des moyens à mettre en œuvre avec l’émergence des voitures électriques ou hybrides. Pour la voiture hydrogène, les mêmes problématiques en termes d’infrastructures et de formation vont demander une longue adaptation à l’échelle nationale voire internationale.


La voiture hydrogène : quels impacts sur les métiers de l’automobile ?

Ainsi, et comme évoqué précédemment, cette technologie de la voiture hydrogène va avoir des impacts sur les métiers liés au marché de l’automobile. Le premier est évidemment en termes de besoins de formation. Les mécaniciens et techniciens, tout comme les commerciaux et les concessionnaires, vont devoir se former à cette nouvelle technologie : fonctionnement, spécificités techniques, moteur, pièces mécaniques, etc.


Ces véhicules à hydrogène vont demander un entretien, une maintenance et des réparations spécifiques. L’hydrogène est hautement dangereux en contact avec l'oxygène et par conséquent inflammable. Au-delà de la réglementation et des homologations fixées par les législateurs, les professionnels manipulant ces véhicules doivent être formés pour éviter les accidents. Pour que le marché s’étende, il faut donc qu’il y ait suffisamment de mécaniciens formés pour les réparer et les entretenir. Il faut également des chaînes d’approvisionnement en pièces adaptées aux besoins.


Dans un second temps se pose également la question des performances des véhicules, de leur rentabilité pour les groupes automobiles et les concessions, mais aussi des possibilités de revente.



Quelles sont les opportunités de marché de la voiture à moteur hydrogène pour les professionnels ?

Aujourd’hui, il semble exister un véritable marché pour ces véhicules dans le futur, notamment car l'alimentation du véhicule en hydrogène est une procédure plus rapide comparée à la recharge d’une voiture électrique.


Cependant, on ne peut manquer d’évoquer que le temps de charge des batteries est de plus en plus court. Existera-t-il une large différence dans l’avenir ? Il semble que les deux solutions pourront cohabiter dans le futur, en remplacement des véhicules à moteur thermique. La voiture à hydrogène peut aujourd’hui arguer d’une autonomie plus longue en moyenne que la voiture électrique. Si cela se confirme, un marché peut exister pour ces véhicules.


Il ne faut cependant pas oublier les inconvénients qui résident tant dans la maturation de la technologie que dans la mise en place des infrastructures de production et de distribution. Et surtout, est-ce que le réseau électrique sera suffisant pour produire de l’hydrogène dit « vert » ?

Beaucoup d’interrogations donc, même si nous en saurons plus d’ici quelques années. En attendant, de nombreux groupes et fabricants proposent désormais des véhicules et voitures hydrogène.




Philippe Bremart
Rédigé par Philippe Bremart
ico-souples-org.png
Passionné
Passionné par la transformation du métal, j'ai souhaité suivre une formation en serrurerie-métallerie pour finalement m'orienter vers la fonderie. Je m'intéresse à toutes les évolutions techniques tant en métallurgie qu'en moulage ainsi qu'à la patine.

ico-comment.png Commentaires

Pour laisser un commentaire, veuillez vous connecter ou vous inscrire.

S’inscrireSe connecter