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Retour à la consigne : une solution face aux crises
Crédits: ©Mrsiraphol - Freepik

Retour à la consigne : une solution face aux crises

Francis Grippou
par Francis Grippou - Modifié Il y a 1 an
Retour à la consigne : une solution face aux crises
Crédits: ©Mrsiraphol - Freepik

Face à la crise énergétique et écologique, de nombreux entrepreneurs ou particuliers lancent des initiatives innovantes. Mais parfois, il suffit de revisiter d’anciennes pratiques, c’est notamment le cas de la consigne. Loin d’un retour en arrière, c’est un véritable bond en avant tant elle permet de réduire nos besoins en matériaux et nos dépenses en énergie.


Comment fonctionne le système de consigne pour les bouteilles en verre ?


  • Bouteille consignée : le système de réutilisation des contenants revient en France


Tout d’abord, il est important de bien comprendre ce principe de la consigne. Il consiste à faire payer au consommateur une petite somme supplémentaire en échange du prêt d’un contenant réutilisable. Ce dernier peut notamment être une bouteille. Lorsque le client rend son contenant vide, il récupère la somme de la consigne. L’objectif est ainsi d’inciter l’acheteur à rapporter son contenant pour faciliter son réemploi, sa réutilisation ou son recyclage.


La consigne peut se réaliser à petite ou grande échelle. À petite échelle, il suffit d’une ou deux entreprises participantes. Les clients fidèles récupèrent des contenants consignés à l’achat et les rapportent au suivant. C’est par exemple un système en place chez de nombreux fromagers ou laitiers. À plus grande échelle, il est nécessaire de mettre en place des bouteilles et contenants normés. Ainsi, de nombreuses entreprises peuvent participer à cette consigne et les consommateurs peuvent ramener facilement les contenants sans nécessité de fidélité à une marque.


Par exemple, le secteur viticole est un bon cas d’école de ce retour à la consigne. Les vignerons ont en effet fait face à un problème d’approvisionnement en verre lié à la guerre en Ukraine et aux problèmes d’énergie. Les bouteilles consignées permettent d’utiliser moins de ressources, tout en étant apparemment moins chères, car nécessitant moins de production. C’est pourquoi la consigne apparaît comme un bon en avant plutôt qu’un retour en arrière.


  • Bouteilles en verre consignées : vers une norme pour sa réintégration en France ?


Si la consigne a gagné la faveur de nombreux professionnels avec les problématiques écologiques et énergétiques de 2022, sa généralisation à l’échelle nationale n’est pas encore actée. Le projet de loi Climat, votée en 2021, prévoyait au départ l’ambitieuse idée suivante : « L’obligation de mise en place d’une consigne pour les emballages en verre, de manière à ce qu’ils soient lavables et réutilisables, pourra être généralisée. Cette généralisation ne peut entrer en vigueur avant le 1er janvier 2025. »



Malheureusement pour cette initiative, son obligation a été retirée de la loi finalement votée. Mais face aux problèmes d’approvisionnement actuels, de nombreuses entreprises vont peut-être se tourner davantage vers la consigne d’elles-mêmes. Demeure cependant la nécessité d’une norme pour harmoniser le système de consigne en verre, permettant de diminuer les coûts et de massifier ce retour.



En tant que professionnel, il est aujourd’hui possible de développer ce type d’initiative dans sa production. Je vous conseille alors de vous rapprocher des organismes existants dans votre région ou de Réseau Consigne.


Les viticulteurs optent pour la bouteille de vin consignée


  • Des initiatives de viticulteurs pour répondre aux problématiques géopolitiques et d’énergies


Comme évoqué précédemment, les initiatives de viticulteurs se multiplient pour mettre en place la consigne en réponse aux problématiques géopolitiques et énergétiques. C’est le cas par exemple de « Ma bouteille s'appelle Reviens » présentée dans cette vidéo : 





Cette entreprise de Drôme Ardèche milite pour le retour de la consigne en proposant de laver les contenants en verre pour les viticulteurs, les brasseurs, les producteurs de jus et de lait. Vous pouvez voir sur leur cartographie en ligne les viticulteurs partenaires de cette démarche :


Si le développement de cette entreprise se concentre pour l'instant en Rhône-Alpes, elle n’est pas la seule à se saisir de cette opportunité. Il existe bien d’autres initiatives en France.


À Paris, le réseau Reconcil lancé en 2017 propose par exemple des services d’emballages écologiques adaptés aux besoins des professionnels. L’objectif n’est pas de seulement proposer des bouteilles consignées en verre, mais aussi bien d’autres contenants pour remplacer notamment le plastique à usage unique.


C’est aussi le cas de NoWW (No Waste in my World) qui vise la mise en place de la consigne à l’échelle nationale. La jeune entreprise propose même une machine à consigne fabriquée en France pour récolter les contenants !


Dans tous ces cas, ce sont les organismes en question qui s’organisent de la collecte auprès des particuliers puis de la redistribution aux professionnels.


  • Comment réorganiser sa production pour développer la bouteille de vin consignée ?


Alors, comment réorganiser sa production pour mettre en place la consigne ? Se rapprocher d’une initiative locale ou nationale permet de faciliter l’implémentation de la consigne. On remplace un fournisseur par un autre, mais il faut évidemment organiser la récupération et le retour des bouteilles.


Il faut aussi noter que la mise en place de la consigne demande une uniformisation des bouteilles utilisées. L’aspect marketing des formes des bouteilles peut s’avérer bloquant à ces projets de consigne.


Francis Grippou
Rédigé par Francis Grippou
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