Maison à ossature bois sur pieux
Pour construire une maison à ossature bois sur pieux, il faut en premier lieu s’intéresser à la matière première, le bois.
Différentes classifications des bois existent lors de la construction d’une maison à ossature bois. Pour si retrouver la FNB (Fédération Nationale du Bois) a édité un dossier s’intitulant «Fiches Pratiques, Mieux Comprendre les Produits bois français». D’un côté il y a les «Fiches Produit» et de l’autre les «Fiches Comprendre». Ce dossier est très complet, instructif et bonne une idée sur les compétences requises par le menuisier, le charpentier ou l’architecte qui entreprend ce genre de construction.
Exemple de classement mécanique:
Type essence et produit:
C Résineux massif / D Feuillus massif ← C18 → Classe de résistance
G Lamellé-collé
C18 = charpente traditionnelle, mur à ossature bois
C24 = charpente industrielle, bois pour lamellé-collé
C30 = ouvrages à haute performance ou pour lesquels la section de bois doit être minimisée: solivages, vérandas, murs rideaux, bois pour lamellé-collé à grande portée.
Pour les sections de bois disponible le «Catalogue des Produits Bois Français» aussi réalisé par la FNB permet de faire un choix précis.
A travers toutes ces fiches et documentations nous voilà donc renseignés sur la matière première. Maintenant nous allons nous intéresser à la partie technique, conception et réalisation.
C’est un ingénieur/constructeur bois qui nous fait la présentation d’une maison à ossature bois sur pieux. Le projet a été réalisé à Saint-Drézéry près de Montpellier.
Comme toute construction, celle-ci est soumise à l’approbation d’un permis de construire avec une demande d’attestation RT 2012 (Réglementation Thermique, pour valider le permis de construire).
Par la suite le bureau d’étude thermique viendra réaliser les tests d’étanchéité de la maison et vérifier que la construction est conforme à l’attestation initiale du dépôt de permis. A l’issu de ces tests le client recevra une attestation de conformité thermique, lui permettant de demander l’attestation d’achèvement des travaux en mairie.
Ensuite, le client demande à un bureau d’étude spécialisé l’analyse du sol afin de communiquer les résultats à l’entreprise responsable de la pose des pieux. Le calcul du nombre de pieux sera déterminé entre la nature du sol et le poids de la construction. Pour la réalisation de cet ouvrage c’est aussi un bureau d’étude qui a réalisé le dimensionnement des bois en fonction du plan proposé et ainsi estimé le poids de l’ouvrage.
Le positionnement des pieux est ainsi défini, le traçage s’effectue sur le terrain et les pieux sont vissés à l’aide d’un engin prévu à cet effet. Le pieux est vissé en terre jusqu’au «couple de serrage», c’est-à-dire jusqu’au débrayage du mandrin quand la force de serrage prévue est atteinte. Quand tous les pieux sont vissés, à l’aide du niveau laser, ceux-ci seront tracés puis coupés et une platine sera soudée sur chacun d’eux.
Cette technique ne nécessite pas de fondation, respecte le relief du terrain. Elle est plus économique et écologique que des fondations traditionnelles. Fini l’utilisation de mètres cubes d’eau pour faire du béton et plus de temps d’attente concernant le séchage de celui-ci. Avoir un vide sanitaire de la hauteur souhaitée est appréciable car une ventilation naturelle s’effectue.
Après la mise en place des pieux munis des platines, il faut faire appel à une entreprise spécialisée dans la lutte contre les termites. Les platines reçoivent une protection afin de protéger l’ouvrage des termites.
Toute la préparation étant faite, la pose des premières poutres sur les pieux peut commencer, celles-ci seront vissées aux platines et aux poteaux.
Toutes les poutres constituant le plancher seront munies en partie basse de tasseaux qui serviront de support pour un panneau de fond. Ensuite tout le plancher sera recouvert d’un panneau CTBH (résistant à l’humidité) sans oublier de placer sur chaque poutre une membrane anti-grincement afin d’éviter tout bruit lors des déplacements dans la maison.
Par la suite, des trous seront percés dans le panneau de sol et c’est une ouate de cellulose qui sera soufflée pour remplir chaque espace entre les poutres.
Des montants de section 145 mm x 45 mm serviront de support à un panneau OSB (Oriented Strand Board, panneau constitué de plusieurs couches de lamelles de bois minces et longues) pour concevoir les murs. Maintenant peut commencer le levage des parois constituant les murs extérieur de la maison. Quand tous les murs sont fixés entre eux, une lisse de chaînage sera fixée sur le pourtour de l’ossature bois.
Pour cette maison, le client a choisi une charpente en fermette mais il est tout à fait possible d’imaginer une charpente traditionnelle afin de bénéficier des combles ou encore profiter de la vue d’une jolie ferme en bois (Ferme: élément de charpente de forme triangulaire supportant le toit).
Le bâtiment est maintenant hors d’eau, ainsi la pose des portes et des fenêtres peut se faire.
Pour les murs recevant du bardage, un pare-pluie est maintenu sur les panneaux OSB avec des tasseaux verticaux cloués. Les tasseaux sont fixés verticalement car il faut tenir compte de la ventilation de la paroi. Les parois recevant un enduit pour la finition seront recouvertes d’une fibre de bois qui servira de support à cet enduit.
Un bardage bois contribue à l’esthétique de la maison mais il a fallu tenir compte du PLU (Plan Local d’Urbanisme) de la commune, qui limite le nombre de mètres carrés de bardage sur une construction.
Intérieurement c’est une isolation de laine de bois qui est placée entre les montants des murs puis un frein-vapeur est agrafé. Des tasseaux sont vissés horizontalement, et toute la partie électrique et plomberie passe derrière le tasseau contre le pare-vapeur. Cette technique a l’avantage de ne pas endommager le pare-vapeur. Il y a aussi la possibilité de fixer des rails métalliques et mettre des panneaux de Placoplatre.
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