Le bâtiment numérique

Les différentes phases du BIM :

Différentes phases sont nécessaires pour décrire, constituer un projet BIM. Parmi celle-ci, on commence par la phase 1D et on peut aller successivement jusqu’à la phase XD.

Sur chacune de celle-ci, on ajoute une couche d’information afin de compléter le projet. Voici comment elles sont organisées :

• Phase 1D : C’est la phase que l’on pourrait nommer esquisse (ESQ), une étape qui s’apparente à une étude de faisabilité du bâtiment. Il s’agit de délimiter, de définir un cadre au projet, d’étudier son insertion dans le site, dans le tissu urbain. On détermine avec le client les grands principes du projet, les prestations demandées, les acteurs du projet, le budget prévisionnel, etc.

• Phase 2D : C’est à mon sens la phase d’avant-projet sommaire. Il s’agit d’aller plus loin dans le projet et de commencer à regarder la programmation, c’est-à-dire les usages de l’ouvrage. (orientation, nombre de pièces, qualité spatiale, choix des matériaux, du mode constructif). Pour ce faire, on dessine tant à la main qu’avec l’outil informatique en 2D.

• Phase 3D : La phase 3D est celle que j’apparente à l’avant-projet définitif (APD). Elle permet de déterminer l’essentiel du projet. L’ensemble des prestations technique est arrêté, le projet répond au plan local d’urbanisme, à la réglementation thermique (Rt 2012 ou future RE2020 à compter du 1 janvier 2022).

La phase 3D permet également les visites virtuelles, les rendus réalistes et la mise à jour des plans et coupes, ce qui me semble être déjà un gain de temps et une diminution du risque d’erreur. La maquette numérique peut également être facilement partagée avec un export en IFC (Industry Foundation Classes).

Ce format de fichier est interopérable, c’est-à-dire qu’il permet d’être lu, ouvert par l’ensemble des logiciels de dessin. Ce format est libre mais également gratuit, garantie indispensable pour travailler dans un environnement « OpenBIM ».

• Phase 4D : On incrémente dans la maquette une notion de temps dans la réalisation du projet. Qu’il s’agisse du temps pour commander des matériaux, de réaliser un phasage du chantier, de coordonner les différents corps d’état.

• Phase 5D : On intègre une notion de coût au projet, ceci afin de connaître avec les phases précédentes l’évolution financière du projet. Il est possible de connaître à l’instant précis la situation financière et de faire des simulations sur des plus ou moins-values éventuelles en cours de chantier.

• Phase 6D : Permet de réaliser des simulations sur la thermique du bâtiment. En fonction des choix de matériaux, de l’orientation, des surfaces vitrées, du lieu géographique les simulations permettent de s’assurer que le projet répond bien à la réglementation thermique. D’autres simulations peuvent également être intégrées (risque sismique, incendie, résistance structurelle suite à un attentat).

• Phase 7D : Permet de penser l’ouvrage dans le temps, on intègre ici des moyens de maintenance prédictive. Par exemple, une fenêtre en bois devra être repeinte tous les cinq ans et remplacée dans 40 ans. On parle également de penser la démolition future de l’ouvrage et les moyens de le recycler.

• Phase XD : N’est pas encore clairement défini, il s’agit d’une phase dans laquelle on pourrait englober les problématiques futures comme par exemple l’aspect sécurité du chantier.

L’idée de ces phases permet de penser le projet de manière intégralement numérique de la phase esquisse à sa fin de vie et son recyclage.

Je vous propose de retrouver à travers cette vidéo un exemple illustré de l’utilisation du BIM.