Le bâtiment numérique

Vous avez sans doute déjà entendu parler de l’acronyme B.I.M, pour Building Information Modeling. Cependant, saviez-vous que celui-ci existe depuis la fin des années 1970, début des années 1980 ?

On attribue sa paternité à Charles M. Eastman, pionnier dans le développement de logiciels de modélisation 3D paramétriques pour l’architecture et l’ingénierie dans le domaine de la construction.

Il faudra cependant attendre le 29 Janvier 2019 pour voir publier au Journal officiel sa traduction française. Le « Bâti Immobilier Modélisé » je vous l’accorde ça fait un peu moins rêver et c’est une transcription très vague de ce qu’est le BIM.

Mais alors, c’est quoi le BIM ?

S’agit-il d’un logiciel ? Absolument pas, selon mon expérience, il s'agit d’une manière de travailler, une philosophie, un processus de collaboration et d’informations. Ceci permet de mieux construire, d’éviter les erreurs, d’améliorer la coordination entre les différents corps d’état, de gagner du temps et de l’argent.

Le BIM ne s’arrête donc pas à une conception en 2D ou à une modélisation 3D d’un ouvrage, mais à la maîtrise de l’information. L’enjeu est donc de renseigner et de mettre à jour les informations pendant l’avancement du projet, mais également après la durée de vie de l’ouvrage.

Afin de répondre à ces besoins de collaboration, de nouveaux acteurs ont été créés pour coordonner les différents aspects du BIM : le BIM Manager, le BIM coordinateur et le BIM modeleur. Le BIM manager peut être un maître d'œuvre, un architecte ou un ingénieur. Son rôle est de coordonner l’ensemble des acteurs d’un projet à travers une maquette numérique. Parmi ces acteurs, on retrouve entre autres les architectes, géomètres, ingénieurs, maîtres d’ouvrage, entreprises du bâtiment, économistes de la construction.

Le BIM coordinateur est le garant de la maquette numérique, il applique la convention BIM rédigée par le BIM manager et coordonne le travail des BIM modeleurs.

Le BIM modeleur est un dessinateur qui modélise le projet selon les règles rédigées dans la convention BIM. Il travaille sous la supervision du BIM coordinateur.

 

Voici par exemple un schéma que je retrouve parfois sans collaboration BIM dans la réalisation d’un ouvrage. Certains acteurs de la construction travaillent avec des versions de plan obsolète ou ne communiquent pas entre eux.

Et voici comment ou pourrait interpréter la collaboration à travers un projet BIM. Les versions de fichiers n’ont plus lieu d’être puisque les fichiers sont uniques et synchronisés. Quand vous allez sur la plateforme de gestion électronique de documents, vous récupérez les informations sur celle-ci. Ainsi, vous êtes informé des dernières mises à jour.

La grande différence réside dans la GED (gestion électronique des documents).

En effet, le terme de GED est apparu dans les années 1980, il avait pour objectif d’informatiser et de classifier des contenus afin d’en faciliter la recherche.

La GED est un outil incontournable de gestion de l’information. Le BIM est venu s’organiser autour de la GED afin de faciliter le partage d’informations, d’administrer des droits d’accès, ou encore par exemple d’indexer une recherche. Les possibilités sont multiples, mais l’objectif reste toujours le même, faciliter la collaboration et le partage d’information.

Il existe de nombreuses plateformes GED plus ou moins spécifiques, par exemple :

• Les plateformes GED de communication, permettant la revue de projet, parmi celles-ci on peut citer par exemple ; Slack, Teams, WhatsApp, etc.

• Les plateformes GED de production dans lesquelles on aura les outils métiers (plans modélisés, planification, calculs) tels que : Axeobim, Bimdata.io, etc. 

Depuis 2017, l’utilisation du BIM est fortement suggérée en France. Depuis le 28 septembre 2020, l’État a lancé le plan BIM 2022.

Il fixe comme objectif pour 2022 l’utilisation généralisée du BIM dans les nouvelles constructions.

Vous trouverez les détails du Plan Bim 2022 ici