La dernière grande enquête de l’Institut Montaigne balaie le mythe d’une jeunesse désabusée ou paresseuse face au travail. Non, les jeunes ne tournent pas le dos au boulot… mais ils sont exigeants, mobiles, parfois désenchantés face à la réalité du marché.
Quelle relation entre jeunesse et travail ?
Chez les 16-30 ans, le travail reste central : autonomie, reconnaissance, intégration sociale. Près de 80 % déclarent qu’ils continueraient à travailler même sans obligation financière – loin du fantasme d’une « grande démission ». Mais des frustrations persistent : salaires jugés bas, manque de reconnaissance, et gros décalage entre attentes et réalité.
Plus le diplôme est élevé, plus les attentes montent : sens, autonomie, mobilité, équilibre vie pro/perso. Mais les jeunes issus de filières pro sont globalement moins exigeants sur ces critères. L’alternance apparaît donc comme un vrai atout pour une entrée dans la vie pro sans désillusions.
Frustrés, fatalistes, rebelles, satisfaits : 4 profils types
Les satisfaits
Les frustrés
Principalement des femmes, a contrario des "satisfaits" qui sont eux, majoritairement des hommes. Illustration d'un monde du travail plus dur pour les femmes. Du moins plus "désillusionnant".
A noter que ces deux profils, satisfait et frustré, sont majoritaire (60%) et aux bords de échiquier politique.
Les fatalistes
Les rebelles
Orientation et management, clés de la satisfaction
Les dispositifs d’orientation révèlent de fortes inégalités. Les jeunes des filières pro reçoivent moins d’aide que ceux du général.
Principal facteur de frustration : l’écart entre aspiration et réalité, accentué chez les jeunes femmes et certains diplômés universitaires.
Critères de choix : salaire, équilibre, perspectives
Rémunération en tête, mais aussi équilibre vie pro/perso, absence de stress, perspectives d’évolution : ces éléments sont cruciaux pour l’attractivité d’un métier.
Ce que l’étude nous dit sur l’attractivité
La désillusion ne vient pas d’un rejet du travail, mais d’un sentiment d’inadéquation entre la promesse de la formation et la réalité du terrain.
Mobilité et entrepreneuriat s’imposent alors comme des issues privilégiées.
Quelques pistes d'action :
- Valoriser l’alternance et le terrain : promouvoir l’apprentissage et multiplier les immersions en entreprise pour renforcer la préparation au monde pro.
- Accompagnement individuel : mettre en place du tutorat et des temps d’écoute pour mieux cerner attentes et difficultés.
- Reconnaissance et valorisation : reconnaître les progrès et succès lors de la formation, valoriser les réalisations concrètes.
- Souplesse et bien-être : favoriser des rythmes adaptés et un cadre sain pour préserver l’équilibre vie pro/perso et limiter les risques psychosociaux.
- Visibilité et perspectives : informer clairement sur les débouchés, les parcours possibles ; partager des exemples inspirants.
- Ouverture et mobilité : encourager la mobilité et l’entrepreneuriat à travers des projets ou ateliers spécifiques.
- Égalité des chances : agir contre les inégalités d’orientation et diversifier l’accueil des jeunes.
L’objectif : rendre l’entrée dans la vie pro plus sereine et attractive, fidèle aux attentes des jeunes aujourd’hui.
Mais dit autrement, adapter notre offre aux aspirations de la jeunesse et de fait pérenniser l'action ;)
Article avec assistance significative IAg
https://www.uqac.ca/ressourcespedago/iag/
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