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Arrivée du Paulownia en Europe

Arrivée du Paulownia en Europe

Pierre-Eloi Bris
par Pierre-Eloi Bris - Publié Il y a 2 ans
Arrivée du Paulownia en Europe

L'utilisation du Paulownia produit en Europe est-il une solution d'avenir pour la filière ameublement ou menuiserie intérieure comme le suggère cet article?
https://www.lefigaro.fr/sciences/le-paulownia-nouvel-espoir-des-exploitants-forestiers-20220421

Pierre-Eloi Bris
Rédigé par Pierre-Eloi Bris
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Pierre-Eloi Bris

Il y a 2 ans
DÉCRYPTAGE - Venant d’Asie où il sert de bois d’œuvre, cet arbre à la croissance rapide s’adapte au climat français et au dérèglement climatique. Pour atténuer les effets du changement climatique, recréer de la biodiversité et diminuer les émissions de gaz à effet de serre, la plantation des arbres paraît plus que jamais nécessaire. Mais quelles essences mettre en terre aujourd’hui, sachant qu’elles devront supporter la hausse globale des températures et faire face aux aléas climatiques et sanitaires de plus en plus nombreux, lors des prochaines décennies? Le paulownia, grâce à sa robustesse, sa rusticité et sa croissance rapide, fait partie de ces arbres qui pourront s’adapter à ce changement de paradigme. Des forestiers, des agriculteurs, mais aussi des chercheurs, ont déjà testé, ou sont en train de tester, cette essence venue d’Asie, utilisée depuis des millénaires comme bois d’œuvre pour la construction ou l’ameublement. Chercheuse à l’Inrae d’Orléans, Frédérique Santi a lancé, en 2019, un site test avec Hugo Augé. Cent arbres ont été plantés chez cet agriculteur de Guercheville (Seine- et-Marne). «C’est une variété qui s’adapte bien, sous nos latitudes, au gel comme à la sécheresse. Les arbres sont exploitables entre 10 et 12 ans de pousse, ce qui permet de faire face au changement climatique, contrairement à des chênes que l’on plante aujourd’hui et qui devront être sur pied encore dans 100 ans», expliquait-elle alors. Deux ans après, le retour d’expérience est positif. «Les 100 arbres que j’ai plantés sur deux rangées, en limite d’une parcelle cultivée et d’une prairie, ont tous réussi, se félicite le jeune céréalier, qui cherchait à diversifier ses revenus et remettre de la biodiversité autour de ses terres. Malgré des conditions climatiques difficiles, ils ont tenu le coup, mais il a fallu les arroser régulièrement les deux premières années. Les plus petits mesurent actuellement 1,5 mètre et les plus grands 2,5 mètres, car ils sont situés le long des terres cultivées qui sont amendées.» Le nombre de plants - ils mesuraient 20 cm quand ils ont été mis en terre- n’est pas dû au hasard. «Ils occupent la surface maximale autorisée par l’administration pour des cultures non agricoles afin de continuer à toucher les aides européennes. Par ailleurs, quand ils seront coupés, dans un douzaine d’années, c’est le volume qu’ils occuperont pour être chargés dans un camion.» Poule aux œufs d’or Pour mener à bien son projet, Hugo Augé a bénéficié des conseils de Renaud David, gérant de la société Paulownia France basé à Ares, en Gironde. Spécialiste de cet arbre depuis une vingtaine d’années, il travaille en lien avec l’Inrae d’Orléans et suit plusieurs plantations en Europe et au Maghreb. Il collabore également avec un centre de recherche en Roumanie pour sélectionner ses plants. «Les débouchés de cette jeune filière, apparue en France en 2015 pour fabriquer des planches de surf, se sont développés, raconte Renaud David. Aujourd’hui on retrouve ce bois dans l’habitat fixe ou mobile comme les tiny houses.» Face à une demande croissante, des points de vente sont apparus un peu partout en France et sur internet, d’autant que cette essence a des effets bénéfiques sur la réduction du gaz à effet de serre. «Outre la qualité de son bois, cet arbre fixe davantage de carbone que les autres espèces, dix fois plus de CO2. Il rejette quatre fois plus d’oxygène», affirme Sébastien Herrou, cofondateur de l’entreprise Arbre Paulownia, créée en septembre 2021 à Plougoulm en Bretagne. Nous travaillons avec l’Allemand Wegrow, leader en Europe, qui a développé trois espèces hybrides et non invasives en fonction du climat et du sol. Contrairement à d’autres espèces, c’est au printemps et pendant l’été qu’il faut planter le paulownia. À ses débuts il a besoin d’eau, de chaleur, et supporte peu le vent fort.» Question rentabilité, l’investissement fait penser à la Poule aux œufs d’or. «Avec 700 arbres à l’hectare en moyenne, au prix unitaire de 5,50 euros, soit un coût à l’hectare de 4000 euros, hors frais d’entretien, on peut espérer revendre les arbres arrivés à maturités entre 70.000 et 80.000 euros à l’hectare». Mais il faut être patient et attendre que les arbres soient arrivés à maturité pour être coupés!
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