Deux principaux types de modification moléculaire existent, celle par furfurylation utilisée par l’entreprises Kebony et celle par acétylation développée par Accys technologies pour le produit Accoya.
La furfurylation:
Ce traitement consiste à imprégner le bois (principalement du pin radiata ou sylvestre) d’alcool furfurylique produit à partir de composants végétaux qui après chauffage et séchage polymérise avec le support rendant les cellules du bois 50% plus épaisses. Cet apport, sans substances chimiques ni toxiques, permet d’augmenter la stabilité du bois utilisés de 50% et sa densité de 33% (700kg/m3). Il est plus résistant aux champignons. On constate une réduction des variations dimensionnelles de 40 à 60%. Il assure une durée de vie en extérieure de 30 ans. Cependant, le produit grisera après exposition aux intempéries mais nécessite aucun traitement. Il peut cependant, par écoulement de l’eau, altérer les produits environnant comme par exemple la couleur du zinc et du cuivre, mais n’a aucun effet de décoloration sur l’aluminium.
Ce produit, promu comme une alternative durable aux bois exotique, peut être utilisé pour du mobilier, la fabrication de menuiseries extérieures, du bardage, revêtement de bateau, consolidation de berge, toiture, parquet et terrasse.
L’acétylation :
L’acétylisation consiste à modifier à cœur la structure du bois en remplaçant l’hydroxyles présent dans les cellules du bois par de l’acétyle empêchant ainsi la liaison de l’eau avec la paroi de la cellule. Ce procédé permet de limiter la déformation du bois due à l’humidité mais également la prolifération de champignons. Ainsi le retrait du bois est réduit d’au moins 75% avec un coefficient de stabilité tangentielle de 1.5%. Sa durée de vie est garantie à 50 ans hors sol et 25 ans dans la terre ou l’eau douce (l’usage en eau salée n’est pas conseillé). De plus, cette solution est non toxique et recyclable.
Le conditionnement lors du traitement peut laisser apparaître des traces de « rablette » pouvant aller jusqu’à 6mm de profondeur. Il est donc conseillé en cas d’usinage d’éliminer 5 à 6 mm sur le parement pour éviter les différences de coloration.
Son usinage se fait comme un bois feuillu, cependant les copeaux sont plus fins du fait du faible taux d’humidité présent dans le bois, et nécessite un système d’aspiration performant pour leur évacuation. Le bois contient de l’acide acétique. Il est fortement recommandé d’utiliser des fixations inoxydables pour sa mise en œuvre. Dans de rares cas, certains produits d’étanchéité peuvent également être altérés, il est donc conseillé de faire des tests et d’appliquer un apprêt pour favoriser l’adhérence.
Ce produit permet le collage de pièces entre elles afin de devenir structurelles et de répondre aux normes Eurocode 5. Il est généralement utilisé pour le bardage, terrasses, mobiliers extérieurs, menuiseries extérieures et est actuellement le seul produit ayant une certification CTB du FCBA depuis le début 2018.
Ces différents traitements améliorent les caractéristiques techniques du bois, mais modifient aussi son aspect. Alors que le choix de l’utilisation du matériau bois varie souvent en fonction de l’aspect esthétique final, qu’en est-il de ce type de produit et qu’en est-il de la tenue dans le temps ? Est-ce réellement une alternative au bois exotique imputrescible ? Est-ce réellement écologique ? Seul l’avenir pourra nous le dire mais déjà d’autres procédés sont en cours d’élaboration notamment par le FCBA avec le projet Timbirde (Traitements innovants multifonctionnels pour la production de bois ignifugé résistant et durable en extérieur) initié en 2012. Et vous que pensez-vous de l’utilisation de bois modifié ?
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