Une histoire du peintre à horizon 2035

Dans la famille des métiers de l'aménagement, le métier de peintre s'inscrit dans un environnement particulier. Chaque paramètre va connaitre des orientations spécifiques ces quinze prochaines années. Voici un aperçu de ce que pourrait être l'histoire de ce métier dans un futur court.

En 2035, l’habitat est devenu responsable. En effet, la dynamique d'émergence des filières courtes et de proximité permet au segment de l'habitat responsable de se développer de manière significative. Cette dynamique accompagne la mutation du mix énergétique (pénurie d'énergie, diminution des GES…) qui est devenu un sujet de fond de l’économie nationale et mondiale. Du point de vue économique, la crise est telle que les dimensions environnementales peuvent être reléguées au second plan. Le rythme de développement vertueux en la matière est ralenti, tout en étant garanti à terme par la réglementation. La situation est quelque peu ambivalente être une volonté actée et marquée de développement vertueux et le manque de levier économique pour porter ces projets.
L'émergence d'une économie collaborative (économie de réemploie et de proximité) liée à l'innovation technologique, notamment digitale, permet également de soutenir durablement de nouveaux modèles de consommation entre professionnels sur les chantiers (les déchets des uns deviennent la matière des autres - économie circulaire / écosystème industriel). Cette démarche vertueuse contribue à réduire de manière significative l'impact carbone. Le taux de recyclage est de 70%
En ce qui concerne l’Homme dans le bâtiment, l'apparition des nouvelles pathologies induit des politiques de R&D dynamiques afin de contrer les maux (TMS, allergies…) et l'industrie est en capacité de proposer des produits vertueux à la pose et à l'usage. Ces produits vertueux représentent la moitié du marché. Corollaire à ce point, le bien être constitue une des premières attentes des usagers du bâtiment, porté notamment par les réseaux sociaux et les évolutions de modalités de vie (y compris modes de consommation) et de travail (crise sanitaire…), dynamise le marché de la rénovation du bâtiment (thermique, phonique, QAI...) et également le marché de la décoration .
Cette tendance s’accompagne par une recherche de sens et l'émergence du Do It Yourself (DIY) devient réelle et poussent les professionnels à réinventer leur métier et proposer de nouvelles offres de prestation centrée sur du conseil et de l'accompagnement. Ceci tend à valoriser l’image du métier. Celle-ci est jugé plutôt positive, portée sur la décoration et plus généralement la conception d'espace de vie en interaction avec des métiers comme la menuisierie (agencement). Le métier est considéré comme un métier technique intégrant de nombreux savoir faire (MOF/MAF/WS)
Ces savoir faire évoluent et les besoins en formation sont importants. Les évolutions technologiques impliquent des évolutions de parcours de formation. Elles ne sont pas les seules à modeler les nouveaux modules apparus, parmi lesquels on peut retrouver l'usage des outils de communication et les logiciels de création (3D immersif entre autre). Sur le terrain, l'entreprise a besoin de main d'oeuvre et ce sont les formation au sein même des entreprises qui sont privilégiées. Les modèle de type Action de Formation en Situation de Travail (AFEST) tendent à se généraliser.
Avec l'appétence des entreprises pour l'expérience terrain, le concept de diplôme s'estompe et la VAE est valorisée dans une logique de formation continue tout au long du parcours professionnel. Les niveaux d'harmonisent du point de vue européen.
Au final, le peintre devient le décorateur d'intérieur. Il est concepteur, conseiller et applicateur. Cependant, tous les chantiers ne se valent pas, et il sera courant de trouver des situations ou le peintre redevient un artisan applicateur professionnel et se retrouve dans une posture de 2020, dans le cadre de projets simples. Le entreprise de plus grande taille proposent une offre globale basique tous corps d'état.