Le premier à prendre la parole, Laurent Marmonnier, dresse un panorama des mutations sociétales en cours en France et des bouleversements des représentations du travail agissant sur l’activité des entreprises artisanales. Nous en dressons ci-dessous une synthèse des facteurs clés :
Difficultés de recrutement et changements démographiques
La diminution de la natalité en France depuis 15 ans réduit la main-d'œuvre disponible. Les entreprises de tous les secteurs, y compris le bâtiment et la fonction publique, ont des difficultés à recruter.
Changements dans les attentes des jeunes travailleurs
Les jeunes cherchent de plus en plus à se construire en dehors de leur travail et ne se définissent plus uniquement par leur métier. Ils sont attirés par des causes et des activités extra-professionnelles, ce qui conduit à une désidentification par le métier.
« On ne se définit plus par son métier mais par le sens qu’on veut lui donner. »
Le besoin croissant de reconnaissance et de sens liés à l’emploi entraine démission et rejet de certaines professions. Les travailleurs cherchent des métiers valorisés socialement et écologiquement. Bien qu’encore minoritaire, le sociologue David Greaber, a commencé à documenter cela, dans son ouvrage Bullshit jobs.
Nouveaux rapports au travail
Les jeunes valorisent le temps libre et souhaitent faire des expériences diverses, restant souvent moins de deux ans dans une même entreprise. Les entreprises doivent s'adapter à ces attentes, en comprenant qu'un employé peut rester en moyenne cinq ans avant de partir.
Avant de donner la parole à Marine Beccera, Laurent Marmonnier nous livre deux leviers de promotion des métiers de l’artisanat:
L’importance de la communication sur les métiers
Il faut attirer les jeunes en mettant en avant l'importance des gestes métiers manuels, la durabilité des monuments créés, et la complexité des problématiques à résoudre dans le bâtiment.
Le rôle des orienteurs
Les parents et le personnel éducatif influencent beaucoup l'orientation des jeunes. Il est important de valoriser les métiers du bâtiment en tant que métiers « à part manuelle » plutôt que simplement « manuels », pour souligner la réflexion et les compétences requises au-delà de l'exécution simple.
En résumé, pour attirer et retenir les jeunes dans le secteur du bâtiment, il est essentiel de valoriser les métiers non seulement pour leur dimension manuelle, mais aussi pour leur aspect intellectuel et leur contribution positive à la société et à l'environnement.
Commentaires
Pour laisser un commentaire, veuillez vous connecter ou vous inscrire.
S’inscrireSe connecter