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Low tech : l' « homo faber », c'est nous !
Crédits: ©Freepik

Low tech : l' « homo faber », c'est nous !

Anne Praslin
par Anne Praslin - Modifié Il y a 2 ans
Low tech : l' « homo faber », c'est nous !
Crédits: ©Freepik

Alors que la robotique se développe à pleine vitesse d’un côté, avec l’émergence de l’industrie 4.0 et des Intelligences artificielles (IA) dans la production industrielle, de l’autre, des mouvements économiques et sociaux encouragent à l’inverse à se réapproprier les savoir-faire, la fabrication d'outils manuels, dans une démarche écologique notamment.


On parle alors de Low Tech ou même d’« homo faber » : concept philosophique selon lequel les êtres humains peuvent contrôler leur destin et leur environnement grâce à l'utilisation d'outils. Je vous propose ainsi de faire un point sur cette démarche de Low Tech :


En quoi consiste la Low Tech ?


  • Produit Low Tech : un mode de fabrication différent


Faire plus avec moins : le concept de Low Tech a aujourd’hui le vent en poupe. Il me semble donc important de bien définir cette notion pour comprendre en quoi elle représente une opportunité pour les artisans.


Tout d’abord, il faut noter que la Low Tech ne concerne pas seulement des produits, mais aussi des systèmes, des techniques, des services, des pratiques et même un certain mode de vie. Pour un produit, le cabinet Climate Consulting le définit comme de construction simple, avec des matériaux non rares, locaux, et de préférence naturels, afin d’être facilement réparables et recyclables.


Les produits Low Tech peuvent ensuite être issus d’innovations ou simplement être des produits déjà connus, améliorés ou remis au goût du jour. C’est le cas notamment des fours solaires, des tamis rotatifs ou des frigos low tech : des frigos qui n’utilisent pas de pompe à chaleur ou cycle de réfrigération mais des procédés anciens, comme c’est le cas par exemple du frigo du désert.


On peut également citer d’autres exemples de Low Tech, comme le Piano d'Anderson. Ce système de détection de chute de pierre rudimentaire est utilisé par le réseau ferroviaire en Ecosse et s'avérerait meilleur que des alternatives high tech. Avec ce système, une pierre traversant une pente sectionne un câble maintenant un panneau, ce panneau en s’abaissant avertit le conducteur du danger.


Pour un usage agricole, le trieur hélicoïdal est un autre exemple Low Tech. Ce simple toboggan en forme de vis utilisé la pesanteur et différents tuyaux pour trier facilement des graines aux formes et natures différentes. Pour en découvrir d'autres, vous pouvez aussi consulter le site Wiki du LowTechLab.


Enfin, des produits à l’origine « High Tech » peuvent devenir Low Tech s’ils s’inscrivent dans une démarche d’économie circulaire, de réemploi ou de réparation des objets. C’est ainsi le cas du Fairphone, un smartphone durable et éthique socialement.



  • Low Tech : la naissance de la sobriété technologique


Au cœur du concept Low Tech se tient aussi une démarche de développement durable ainsi qu’une volonté de respect de l’environnement et de la santé humaine. L’idée est alors de produire moins mais mieux, tout en respectant trois grands principes :

  • Utile : la réponse à des besoins essentiels, comme l’énergie, l’alimentation, l’accès à l’eau ou la santé ;
  • Accessible : concevoir des articles ou des méthodes abordables et appropriables par le plus grand nombre ;
  • Durable : en optimisant les impacts écologiques, sociaux ou sociétaux à toutes les étapes du cycle de vie du produit ou du projet.


Comme évoqué précédemment, le concept de Low Tech se construit presque en opposition à la High Tech. La Low Tech encourage la maintenance, avec plus de réparabilité et durabilité. L’idée est ainsi d’avoir des processus simples, facilement reproductibles par tous. L’High Tech peut viser à l’inverse des processus plus compliqués, comme cela est le cas avec l’industrie 4.0 qui fait intervenir des machines connectées, l’intelligence artificielle et de l’analyse de données. Les deux démarches ont leurs avantages et leurs inconvénients.


  • Dans quels secteurs peut s'inscrire la notion de Low Tech ?


La Low Tech touche de nombreux secteurs tant ses applications sont larges. Les principaux sont aujourd’hui l'agriculture, avec la permaculture ou l’agriculture biologique par exemple, ou encore l'habitat avec les habitations écologiques ou la construction d’écoquartiers. Mais on peut aussi noter l’énergie, avec des initiatives de sobriété énergétique, comme le chauffe-eau solaire, ou encore les transports, avec le vélo par exemple.


Comme évoqué précédemment, presque tout métier ou tout secteur peut s’inscrire dans cette démarche Low Tech. Il faut alors garder à l’esprit les trois grands principes d’utilité, d’accessibilité et de durabilité qui fondent la démarche Low Tech.


Dans les métiers de l’artisanat ou de l’industrie, cela signifie notamment la mise en place d’initiatives d’économie circulaire, de recyclage, de réemploi et de réparation, mais aussi d’économies d’énergie et de durabilité. C’est pourquoi il est essentiel de ne pas associer la notion de Low Tech uniquement aux produits. Les métiers de la carrosserie ou de la mécanique peuvent se spécialiser dans la réparation et le réemploi, en privilégiant durabilité et simplicité.


Quel est l'intérêt d'avoir recours à la Low Tech ?


  • Les Low Tech : une solution de technologie éco-responsable et durable


Les démarches Low Tech se présentent aujourd’hui comme une solution aux défis écologiques à venir. La Low-Tech est un véritable accélérateur de la transition écologique qui se base sur des technologies simples d'usage et à faible impact environnemental. Les processus Low Tech doivent être moins énergivores et surtout moins consommateurs d’énergies fossiles. L’éco-responsabilité est ainsi au cœur de la Low Tech et de ses produits : comment construire des produits ou des processus les plus respectueux de l’environnement ?


Mais au-delà de cette philosophie, l’utilisation de la Low Tech présente aussi des avantages pour les artisans et les professionnels de l’industrie. Il y a un retour à des processus plus simples et des produits plus durables. C’est un argument qui peut séduire tant les professionnels que les consommateurs.



  • Les enjeux économiques de l'utilisation des Low Tech


L’utilisation des Low Tech a également des enjeux économiques. On peut entrevoir dans un premier temps une réduction de coût. En effet, l’idée est de revenir à des processus de fabrication avec moins de complexité et moins de matériaux. Moins de complexité signifie par exemple moins de technologies, de robots et d’appareils coûteux pour les petites entreprises, voire inaccessibles par leurs coûts.


De plus, maintenance et réparabilité représentent le cœur d’activité de nombreux métiers de l’artisanat et de l’industrie. L’utilisation des Low Tech peut alors représenter une opportunité économique pour les artisans.


Ces derniers peuvent être considérés pleinement comme les « Homo Faber » décrits en introduction. Il faut cependant noter que cela implique aussi des formations, une meilleure connaissance de ce qui existe. C’est notamment l’un des buts recherchés par le Low-Tech Lab, une plateforme qui concentre des innovations en Low Tech partout dans le monde. Plus de 800 initiatives sont aujourd’hui documentées sur leur site.



  • Les limites de la Low Tech face à l'innovation


Vous l’aurez compris, la Low Tech s'inscrit dans une démarche globale de réduction, que ce soit technologique ou énergétique. Pour certains, cette démarche peut venir s’opposer à l'innovation. Les partisans de la Low Tech arguent à l’inverse qu’elle vise plutôt à créer des innovations différentes, plus simples et plus respectueuses de la planète, dans une démarche de développement durable.


On parle alors d’éco-innovation : une innovation en faveur du capital naturel et qui vise à réduire l’impact des activités humaines tout en développant la production et l’utilisation des énergies renouvelables. En conclusion, la Low Tech peut représenter un intérêt économique pour les professionnels de tous métiers.







Anne Praslin
Rédigé par Anne Praslin
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Électrotechnicienne
En veille sur les techniques, les matériaux utilisés dans ma filière ainsi que sur les évolutions de mon métier.

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