ico-menu.svg
ico-search-org.svg ico-close.svg ico-user.svg
ico-button-back.svg
Exploitation des roches et préservation de l'environnement
Crédits: Les Compagnons du Devoir

Exploitation des roches et préservation de l'environnement

Bruno Combernoux
par Bruno Combernoux - Modifié Il y a 2 mois
Exploitation des roches et préservation de l'environnement
Crédits: Les Compagnons du Devoir

Bonjour,


Voici ma troisième synthèse (3/7) des conférences du colloque "La pierre : un choix sociétal" organisé le 10 juin 2024 au Pavillon de l'Arsenal.

Je vous partage dans celle-ci les enjeux économiques et environnementaux des carrières de roches ornementales et de construction dans cette première moitié de XXIème siècle, au travers le regard de Vincent Reynaud, secrétaire général du syndicat national des pierres naturelles, SNROC. 




Vous souhaitant une bonne lecture une bonne lecture et je vous invite à nous partager vos pensées et avis en commentant l'article.


Bruno.


Conciliation de l'exploitation des roches ornementales et de la préservation de l'environnement

Vincent Raynaud est le Secrétaire Général du Syndicat national des industries des roches ornementales et de construction (SNROC) depuis le 1er janvier 2024. Diplômé de l’École des Mines d’Alès, Vincent Raynaud a exercé auparavant chez des producteurs de granulats en Île-de-France et dans le Sud-Ouest, sur des thématiques liées à l’environnement et au développement foncier. Il a également représenté les producteurs de granulats dans des mandats syndicaux en lien avec l’environnement aux niveaux régional et national.
Une filière pierre française en quête de durabilité.
Le SNROC, partie intégrante de l’Union nationale des industries de carrières et matériaux (UNICEM), représente et défend les entreprises du secteur, en promouvant les pierres françaises et leurs techniques de mise en œuvre.

Dans son intervention que je vous résume dans ces lignes, Vincent Raynaud nous dévoile les défis et les opportunités d’une filière pierre française en quête de durabilité. 

 La filière française de l’extraction de pierre et de transformation primaire (sciage de blocs et tranches) comprend environ 640 entreprises pour 500 carrières et génère 525 millions d'euros de chiffre d'affaires. Cependant, une réduction de 32 % du nombre d'entreprises en 15 ans inquiète quant à l'avenir. Particularité de la filière pierre, la majorité des entreprises sont des TPE/PME situées en zones rurales, comptant environ 6 000 salariés. Une part importante de la production est exportée, mais 50 % des pierres utilisées en France sont importées, ce qui va à l'encontre des objectifs bas carbone et met en danger les entreprises françaises.


« Le choix sociétal de la pierre consiste aussi à se préoccuper de l’origine des pierres et à se tourner prioritairement vers des pierres locales. »


Les entreprises du secteur sont confrontées à plusieurs enjeux, notamment la concurrence internationale, la complexité administrative pour ouvrir ou maintenir des carrières, et la préservation des savoir-faire. Le respect des normes environnementales et sociales est crucial. En France, les carrières sont des installations classées pour la protection de l'environnement (ICPE) depuis 1993, nécessitant des autorisations préfectorales et des études d'impact coûteuses et complexes.


  



Vincent Raynaud souligne que les carrières, loin d'être des déserts biologiques, sont des réservoirs de biodiversité. Elles offrent des habitats variés et sécurisés pour de nombreuses espèces. Cependant, la réglementation environnementale stricte et l’établissement d’un dossier d’enquête publique rendent difficile et extrêmement onéreuse l'obtention des autorisations nécessaires pour exploiter les carrières.

Le SNROC milite pour qu’un principe qui est dans la loi de 1976 sur la protection de l’environnement, celui de la proportionnalité, puisse s’appliquer en fonction des impacts réels des carrières selon leurs dimensions.


 « Les carrières de roches ornementales sont plutôt des petites carrières. On parle de quelques hectares. […] On regrette, et c’est l’une des menaces qui pèsent sur la filière, que cette réglementation peut se retrouver destructive de productions locales car une étude d’impact coûte entre 80 000 et 100 000 euros, quelle que soit la taille de la carrière (petite, moyenne, grande). »


© Etude 2023 - Cellule économique de Bretagne - SNROC 


La pierre, en tant que matériau bas carbone, doit être exploitée localement pour maximiser ses avantages environnementaux et économiques. Une étude confiée à la Cellule économique de Bretagne en 2023 montre que la pierre française, en tenant compte des coûts cachés comme le transport et les impacts sociaux, est plus compétitive que les pierres importées. L'étude a examiné deux projets d'aménagement, l'un en granit et l'autre en calcaire, en prenant en compte les coûts des matériaux, du transport, mais aussi les impacts environnementaux et socio-économiques.

Vincent Raynaud explicite par un exemple le principe de rendement de la dépense publique :


« Quand un acheteur public dépense 100 euros dans une pierre française, combien retourne à terme à la collectivité ? Une collectivité qui achète de la pierre française emploie des entreprises françaises, qui vont rémunérer des salariés, qui vont payer des impôts, ce qui va alimenter les caisses de l’État, les organismes sociaux, etc. »


Selon la nouvelle étude du SNROC, le rendement de retour positif sur la dépense publique serait de 72 à 75 euros pour 100 euros dépensés sur le chantier.




© Etude 2023 - Cellule économique de Bretagne - SNROC


Enfin, Vincent Raynaud appelle à un soutien accru de l'État pour sécuriser l'accès aux gisements et faciliter l'ouverture et l'exploitation des carrières, garantissant ainsi la pérennité de la filière pour répondre aux défis sociétaux et en particulier celui de la  décarbonation du secteur bâtiment de 2030 à 2050.


Retrouvez l’intégralité de l’intervention filmée ici : 





Et le rapport complet de l’étude économique du SNROC sur :



Bruno Combernoux
Rédigé par Bruno Combernoux
ico-souples-org.png
Tailleur de pierre- bâtisseur
Tailleur de pierre de métier, je me consacre aujourd'hui en tant que chargé d'études techniques et formateur à la réintégration de la pierre (et de ses savoir-faire) comme matériau structurel durable au sein de l'architecture contemporaine. Convaincu que l'interdisciplinarité, dès la phase conception, est la clé de la réussite d'un projet, j'œuvre au dialogue entre les professions. Aimant écrire, qu'elles soient inscrites dans la pierre ou postées sur DuMétier, je taille des lettres.

ico-comment.png Commentaires

Pour laisser un commentaire, veuillez vous connecter ou vous inscrire.

S’inscrireSe connecter

A voir également