Une histoire du carrossier à horizon 2035

Les carrossiers modernes sont issus des charrons. Les charrons construisaient les roues de carrosses en bois. Quelle évolution pour ce métier... Passer de la roue en bois à la voiture autonome ! que d'étapes et de mutation pour ce métier en pleine réflexion. Face à de telles évolutions, ruptures et incertitudes... la prospective prend alors tout son sens.

Le métier de carrossier s'inscrit dans un environnement particulier. Chaque paramètre va connaitre des orientations spécifiques ces quine prochaines années. Voici un aperçu de ce que pourrait être l'histoire de ce métier dans un futur court.

En 2035, la politique environnementale nationale dope le marché. Le sur recours à la solution électrique brise l'équilibre énergétique et l'offre disponible ne permet pas de couvrir la demande. Le modèle du véhicule électrique est complétement remis en cause. De plus du point de vue de l’Analyse de Cycle de Vie et de la recyclabilité ne prêchent pas en la faveur de cette solution. En revanche, le marché est tellement développé qu’un retour en arrière n'est pas possible notamment du fait de la pression européenne. La solution réside dans l'hybridation qui est totale et qui permet des mix énergétiques performants.

Il s’agit alors de démultiplier les innovations… Le marché voit alors apparaitre une accélération de la capacité d'innovation permettant de répondre et même d'anticiper les contraintes réglementaires futures. Cette dynamique ouvre des horizons en matière de mobilité d'une manière générale et au métier de changer le paradigme actuel. L'innovation permet de débrider la contrainte politique puisque plusieurs solutions deviennent possibles.

L’innovation concerne aussi les matériaux… Des travaux autour de la création de nouvelles matières sont prometteurs, il est cependant prématuré en 2035 d’envisager une mise en œuvre dans un process de production à grande échelle.

L’innovation génère une petite révolution en matière de compétence… en effet, l'intelligence artificielle (IA) investit progressivement le secteur et propose des solutions nouvelles de prévention des accidents. C’est ainsi que le segment de la réparation s'effondre. L'IA s’impose alors dans les référentiels de compétences dès l’apprentissage. Pour le peu de marché qu’il reste en matière de réparation, le surrenchérissement des pièces, étant donné le niveaux élevés de technologie qu'elles incorporent, ne permet plus de les recycler facilement et leur cout d'acquisition est tel que l'on abondonne le remplacement recyclage au profit de la réparation économiquement plus intéressante.

Du point de vue du client, les crises sanitaires chamboulent les habitudes de consommation et c’est la nécessité de disposer de son propre moyens de locomotion qui est remis au devant de la scène. En effet, la maitrise de la propriété du véhicule permet aussi de maitriser les conditions sanitaires et de santé du voyageur. Ce phénomène s'accompagne d'une désurbanisation de la population

Sécurité rime souvent avec réglementation… Le 0 accident grave est atteint grace aux véhicules autonomes et aux ADAS (Aides à la Décision) pour les véhicules encore pilotés. La vitesse est limitée à 110 km/h sur autoroute. En ville, c’est au bruit que la réglementation s’attaque. Elle devient hyper contraignante et des solutions sont trouvées. A terme, la voiture sort des villes.

Enfin, du point de vue du modèle économique, en 2035, les modèles sont proches de ceux connus actuellement. L'association des carrossiers en structure de réseau permet d'atteindre un optimum économique en matière de communication, RH, achats… dans ce contexte le salaire du carrossier n'est pas revalorisé de manière significative. Ce sont les actionnaires qui bénéficient du levier économique. La principale nouveauté ne 2035 est que les assureurs sont intégralement intégrés aux carrossiers, qui deviennent des opérateurs de l'assurance. Le carrossier perd toute liberté même les grands groupes organisés en réseau. Cette question du salaire du carrossier pose tout de même question, car s’il n’est pas question de revalorisation massive, une hausse de rémunération est tout de même permise par la nécessaire montée en compétence qui se positionne sur des technologies hyper High Tech intégrant l'Intelligence Artificielle.