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Le racloir
Crédits: Philippe Conan

Le racloir

Philippe Conan
par Philippe Conan - Publié Il y a 3 ans
Le racloir
Crédits: Philippe Conan

Affûtage du racloir


Il y a plusieurs définitions du racloir dans le dictionnaire des outils:


  • Outil de pierre très commun du néolithique, présentant un bord de préhension  épais et un bord tranchant, pour nettoyer les peaux et façonner le bois et l’os.

                                                                                                                   







  • Petite lame d’acier fine et aiguisée insérée souvent dans un morceau de bois muni de poignées. Il permet de gratter les irrégularités laissées par les autres outils et de préparer le polissage en enlevant de légers copeaux. Il existe des racloirs profilés pour polir les moulures. Le profil des fers s’adapte aux travaux à effectuer et aux artisans qui l’emploient : menuisier, ébéniste, tonnelier, parqueteur. Dans l’Art du menuisier, Roubo montre l’emploi du racloir, 1769.



Voilà de belles définitions pour identifier notre outil de finition, qui, comme nous pouvons le constater ne date pas d’aujourd’hui.


De nos jours, cet outil s’achète dans le commerce au format d’environ 150 x 60 x 0.8 (mm) ou bien nous pouvons le confectionner en récupérant des tronçons de veilles lames de scie à ruban d’épaisseur similaire. Je conseille d’utiliser un ruban d’une largeur allant de 40 à 60 mm et d’une épaisseur de 0.8 mm, car la matière aura suffisamment de rigidité pour ne pas trop se déformer lors de son utilisation. La longueur peut varier de 120 à 160 mm suivant la main de l’utilisateur. Les épaisseurs de 0.7mm ou 0.6mm seront réservées à la confection de racloir de plus petite taille, tel que les racloirs à moulure ou fers de tarabiscots.


                


1ère méthode d’affûtage


Pour affûter notre racloir, nous avons besoin d’un tiers-point ou d’une lime plate, d’une pierre à huile ou à eau et d’un affiloir. En premier lieu, il faut maintenir le racloir serré dans la presse ou un étau et dresser les chants en ayant soin de maintenir un angle droit (90°) et rectiligne sur la longueur. Ensuite, on va enlever la bavure de fer provoquer par la lime, en passant le racloir à chant et à plat plusieurs fois sur la pierre  à affûter, jusqu’à l’obtention d’un angle vif. La vérification du bon affûtage se fait en passant l’ongle sur l’arête afin de contrôler que celle-ci ne comporte plus de dents.

 

         


L’étape suivante consiste à passer l’affiloir sur le plat du racloir afin d’écraser légèrement l’angle et provoquer une arête. Puis il suffira de garder le racloir à plat et rechercher le morfil souhaité en passant l’affiloir sur le chant avec un angle d’environ 3° à 5°. Notre arête est ainsi retournée. Par habitude, il ne faut pas donner trop d’angle à l’affiloir sinon notre racloir sera tenu trop couché pour obtenir un copeau. Voilà notre racloir prêt à l’emploi.


         



2ème méthode d’affûtage


Les outils servant à l’affûtage de notre racloir restent identiques à la 1ère méthode sauf qu’il faut ajouter un pain de cire d’abeille. Cette fois, lorsque le racloir est maintenu serré, il faut donner un angle de 45° à notre lime, toujours en respectant au mieux la rectitude du chant. Le passage à la pierre à affûter se fera en respectant l’angle et la vérification à l’ongle sera de mise. Ce qui va changer profondément par rapport à la méthode précédente,c’est le maintien du racloir en position cintré pendant le passage de l’affiloir. Afin de donner un arc de cercle à notre racloir, il faut le maintenir fermement dans un angle et avec notre poids du corps en appui sur celui-ci, il va cintrer tout seul. La pente à 45° se situe du côté concave. N’essayer pas de forcer seulement avec votre bras, l’action de morfilage sera plus contraignante.


         


De cette manière, le cintrage va mettre la matière en extension du côté ou nous souhaitons notre arête tranchante. Avant de passer l’affiloir, il est conseillé de frotter de la cire d’abeille sur le chant pour favoriser la glisse et éviter trop de chauffe sur l’arête. L’action de passer l’affiloir se fait en une fois lors du cintrage . Ainsi, lorsque le racloir retrouve sa forme plate initiale, le morfil se trouve plus résistant. Un peu de pratique est nécessaire pour maîtriser le geste, comme pour la première méthode.


         



Pour conclure, je vous laisse le soin d’essayer l’affûtage du racloir des deux manières différentes et comparer. Pour ma part, j’ai gardé la 2ème façon de faire, mais je ne vous cache pas qu’il m’a fallu un peu de temps pour être à l’aise avec cette technique et faire de magnifiques copeaux.







Sources d’inspirations

Daniel Boucard . Dictionnaire des outils. Editions Jean-Cyrille Godefroy/SLED 2006. ISBN: 978 2 86553 186 8
Philippe Conan
Rédigé par Philippe Conan
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Menuisier

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José Das Neves

Il y a 3 ans
Tres intéressant. Mais comme on dit il y a autant de méthode que de menuisiers ou ébénistes . La mienne est très proche de celle là. Merci pour le partage !
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