Au-delà des risques physiques liés à l’utilisation d’outils ou de machines, les travailleurs de la filière du cuir sont exposés à des risques chimiques potentiellement dangereux.
Pour obtenir un matériau imputrescible (qui ne pourrit pas), souple et résistant à l'eau, les peaux subissent différentes opérations de tannage, en tannerie pour les grands animaux, en mégisseries pour les petits. Les solutions utilisées pour préparer, teindre, finir ou traiter le cuir sont majoritairement chimiques, recourant parfois à des produits plus ou moins toxiques pour l’homme. Il peut s’agir d’acides, de bactéricides ou de fongicides, de sulfate de chrome, de colorants, de teintures, de résines… Le niveau de risque dépend du produit et de l’exposition, avec de potentiels symptômes allant des irritations cutanées en cas de contact avec la peau, jusqu’à un risque de cancer en cas d’inhalation prolongée et répétée.
La poussière de cuir, générée notamment par les opérations de grattage, de ponçage ou de polissage, est classée cancérogène pour l’homme par le CIRC, le Centre international de recherche sur le cancer.
Monographie Vol. 100C : Métaux, arsenic, poussières et fibres • Cancer Environnement
Résumé en français de l'évaluation de la Monographie du CIRC Vol. 100C.
Considérée comme aussi néfaste que la poussière de bois, elle est associée à la survenue de cancers des fosses nasales et des sinus. Sa finesse (moins de 100 microns) lui permet également de franchir la cavité nasale, atteignant la trachée et les poumons. Elle peut alors provoquer des réactions allergiques, de l’asthme ou des rhinites. Les activités de fabrication et réparation de chaussures, vêtements et objets en cuir seraient plus exposées. À l’inverse, les ouvriers des tanneries et mégisseries le seraient moins, l’humidité ambiante aidant à limiter la volatilité de la poussière de cuir.
Cordonniers, selliers, bottiers, maroquiniers, tapissiers et tous les ouvriers du cuir peuvent également être exposés à d’autres produits chimiques utilisés lors des opérations de fabrication et de réparation ; voir ici. Les colles, décapants et solvants, en particulier, émettent des composés organiques volatils, ou COV. S’ils sont inhalés, ils peuvent atteindre les poumons et passer dans le sang. En cas d’exposition répétée et prolongée, ils pourraient entraîner des troubles respiratoires, digestifs, voire cardiaques ou nerveux.
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