Un scénario pivot
Deux approches de la construction et de l’usage des bâtiments :
Dans une période de croissance faible, la coopération et l’innovation sont des moteurs qui poussent la réglementation et la transforment en opportunité, en s’appuyant notamment sur la prise de conscience forte des enjeux du développement durable et sur les nouveaux outils numériques. Un fossé existe entre les bâtiments high tech et les bâtiments low tech.
Deux types de marchés coexistent :
Celui des chantiers de proximité et celui des marchés d’ampleur nationale. Dans le premier cas, on trouve des entreprises qui maîtrisent savoir-faire traditionnels et innovations, qui peuvent s’organiser en coopérative. Dans le second cas, on trouve des entreprises capables de répondre à des marchés qui couvrent l’ensemble du territoire et qui interviennent rapidement, avec des prestations « types ». L’évolution du salariat tend à inciter le travail en tant qu’indépendant (microentreprise) qui, grâce à diverses applications, sera sollicité pour ses compétences.
L’innovation prend plusieurs chemins :
Le développement de nouveaux produits issus de la recherche et de la bio-inspiration, mais aussi le renouveau des techniques ancestrales à l‘image de la maçonnerie en terre crue. Au-delà des seuls matériaux, l’innovation passe aussi par les systèmes constructifs et s’oriente vers la mixité des matériaux. L’innovation dans la construction va continuer à se diversifier dans la limite des ressources et de leur cycle de vie pour revenir à des techniques plus traditionnelles pleines de bon sens, en cherchant à faire mieux avec moins.
Quatre scénarios alternatifs
La scission des activités:
Les acteurs s’organisent en s’appuyant sur les outils numériques et collaboratifs. La logique du développement durable reste une belle idée, mais n’est pas la première priorité, les acteurs économiques doivent d’abord survivre. L’activité du bâtiment se scinde en deux types de marchés avec, d’une part, les chantiers publics et de grande taille ou d’ampleur nationale et, d’autre part, les chantiers de petite taille et de proximité ou de réalisation collaborative.
Une nouvelle vision humaine:
La prise en compte des enjeux planétaires à tous les niveaux de la société génère un mouvement volontaire et massif de construire, de travailler et de vivre différemment. Les salariés recherchent du sens dans leur travail et se retrouvent mieux dans des organisations collaboratives et progressistes. De nouveaux modes de management apparaissent ainsi, avec un partage accru des compétences.
Une industrialisation du bâtiment durable:
La situation économique ne laisse pas espérer d’opportunités de développement telles qu’elles ont pu être vécues au début de ce XXIe siècle. Les prix fixés au minimum entraînent une augmentation de l’ensemble des réglementations pour contrer les malfaçons des entreprises peu compétentes. La préfabrication prend de l’ampleur en s’appuyant sur les nouveaux outils numériques et robotiques qui augmentent la productivité et garantit la qualité des ouvrages.
Un modèle frugal:
Dans un contexte de réduction des consommations, d’optimisation des travaux et d’approche collaborative de la construction, les usagers arrivent à atteindre un niveau de confort de vie en adéquation avec la démarche environnementale à respecter pour préserver la planète. L’économie de la construction se transforme avec une potentielle décroissance par rapport au modèle actuel. On cherche à faire mieux avec moins pour préserver les ressources naturelles et les matières premières.
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