L’upcycling, ou en français le ”surcyclage”, consiste à offrir une seconde vie à des déchets textiles non pas seulement en les réutilisant, mais en leur ajoutant de la valeur. Ce recyclage “par le haut” permet ainsi de créer un nouveau cycle de vie pour le produit. Le procédé, nommé par Reiner Pilz en 1990 pour le différencier du recyclage, est plus que jamais d’actualité et s’applique désormais à tous les secteurs du textile : l’upcycling dans la mode est une tendance forte en haute couture comme en prêt-à-porter, pour le jean comme pour le cuir, chez les jeunes créateurs comme les grandes maisons de luxe. Ce, qu’il s’agisse de revaloriser des vêtements, des accessoires ou même des stocks dormants de tissus. L’enjeu ? Inventer une mode plus éco-responsable, en réutilisant plutôt qu’en produisant de nouveau, par opposition au modèle de la fast fashion.
Et cette philosophie entraîne un véritable renversement dans le processus de conception : plutôt que de partir d’un croquis pour construire leur produit, créateurs et designers partent d’une matière première existante. La recherche de matière précède donc le design, et non l’inverse. Il peut s’agir de tissu à plat dans le cas des stocks dormants, pour lesquels les designers doivent composer avec le matériau existant et le métrage disponible ; ou de vêtements de récupération, déconstruits, reconstruits et embellis, en partant de la forme préexistante, les variations de teintes ou de matériaux. L’upcycling de jeans peut ainsi nécessiter l’assemblage de cinq jeans différents pour recréer une veste, imposant la prise en compte des caractéristiques de chacun en amont. Des contraintes qui compliquent l’exercice, mais produisent des pièces uniques et selon de nombreux designers, boostent la créativité.
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