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L'innovation dans les chaussons et chaussures de sport
Crédits: ©Artūras Kokorevas - Pexels

L'innovation dans les chaussons et chaussures de sport

Amandine Moggi
par Amandine Moggi - Modifié Il y a 10 mois
L'innovation dans les chaussons et chaussures de sport
Crédits: ©Artūras Kokorevas - Pexels

Au-delà des incontournables baskets et autres sneakers, l’univers du sport comporte de nombreux modèles de chaussants moins connus, adaptés à des disciplines spécifiques. De la danse jusqu’à l’escalade, chaussons et chaussures de sport font l’objet d’évolutions et d’innovations à part. Petit aperçu d’une filière qui évolue.


Les défis des chaussures et chaussons de sport

Chaussons de gym ou de danse, chaussons d’escalade ou chaussures de montagne, chaussures de boxe ou de ski, patins à glace ou à roulettes, rollers.


Le monde des chaussures de sport est aussi vaste que le nombre de disciplines sportives, chacune possédant ses exigences et ses particularités. Leur point commun ? Une exigence de confort associée à un besoin de technicité optimale. Les contraintes associées dépendent en revanche des disciplines, et peuvent être extrêmement variables : souplesse ou rigidité, légèreté ou tenue, fixation métallique ou textile, vitesse, précision, protection maximale ou encombrement minimal qui doivent en prime s’adapter à des contraintes de tailles et de morphologie pour homme, femme et enfant.


Le chausson de gym doit être aussi souple que possible sans glisser, le patin de hockey glisser sur la glace sans accrocher, la chaussure de montagne accrocher et protéger. La famille des chaussons aquatiques a elle aussi ses spécificités, avec des bottines de plongée, de canyoning, de surf ou d’aquabike résistants à l’eau, généralement en néoprène ou matériau plastique. Dans la famille du chausson de danse se trouvent la demi-pointe de danse classique, les pédilles de modern jazz, les sneakers de hip-hop et même les claquettes de tap-dance.


Le modèle de chausson d’escalade évolue quant à lui en fonction de la surface de grimpe et du ressenti du grimpeur, faisant varier la rigidité, la fermeture, la cambrure ou les fixations.


Et à la différence des baskets, boots ou bottines, les chaussons de sport souples ont de plus la particularité de devoir épouser le pied comme une seconde peau pour conserver un maximum de sensations, tout en le protégeant : c’est le cas des chaussons de gymnastique, d’escalade ou de danse.


Pour atteindre de tels objectifs, le savoir-faire traditionnel est indissociable des innovations techniques. La fabrication de pointes de danse classique reste ainsi en grande partie manuelle. La référence des chaussons de danse français, Repetto, utilise toujours la technique du cousu-retourné élaborée par la fondatrice de la marque dès 1947, et maintient son programme de pointes sur-mesure unique en France.


La fabrication de chaussons d’escalade nécessite la même précision née de l’expertise : le spécialiste italien du chausson d’escalade SCARPA annonce ainsi 130 étapes de fabrication manuelle, contre une trentaine en moyenne pour des chaussures de ville ou des baskets.


L’innovation au cœur du chausson

Quelle que soit la discipline, la podologie du sport est l’un des champs de recherche explorés depuis des années dans le domaine des chaussants. Une meilleure compréhension du fonctionnement du pied dans les sports concernés permet d’élaborer une chaussure capable de s’y adapter au plus près. L’objectif n’est plus de créer une chaussure dans laquelle mettre tous les pieds, mais d’imaginer la chaussure parfaite pour chaque pied.


C'est l’un des défis auxquels répond également la technologie de l’impression 3D, explorée par certains fabricants comme Décathlon pour sa chaussure de sport créée en partenariat avec HP pour la semelle et Lonati pour la chaussette. L’entreprise espagnole Athos a quant à elle lancé des chaussons d’escalade sur-mesure imprimés en 3D.


Dans le domaine des chaussons d’escalade, justement, les matériaux font l’objet de recherches permanentes pour trouver les textiles les plus résistants, les plus respirants et les plus confortables. Ils s’associent de plus en plus souvent à des matériaux et techniques de pointe, comme le talon moulé et la semelle en gomme souple de la nouvelle Method S Black Diamond.


Dans le secteur des rollers, patins à roulettes et patins à glace, les matériaux composites tiennent le beau rôle pour leur légèreté, leur rigidité et leur résistance : fibre de verre, carbone ou kevlar s’intègrent à des mélanges innovants qui contribuent à améliorer la performance.


La fabrication des pointes de danse classique Repetto a elle aussi fait l’objet d’une belle phase de recherche et développement dans les dernières décennies, grâce à un partenariat avec l’Université Technologique de Compiègne ayant abouti à un embout sans douleur réduisant le bruit des pointes de 60%. Un concurrent anglais, Bloch, a pour sa part développé une demi-pointe de danse classique bi-semelle en satin stretch, pour passer plus facilement d’une position à l’autre.


Le leader du chausson de gym Iwa Gymnastics continue également à explorer de nouveaux matériaux et de nouveaux procédés de couture pour améliorer le confort et la souplesse des chaussons. Ce, sans oublier l’esthétique, essentielle en compétitions comme en entraînements.





Des partenariats pour booster l’innovation

Innover dans le secteur des chaussures et chaussons de sport est un travail de longue haleine, chaque nouveauté devant améliorer le confort et/ou la performance sans rogner sur la qualité. De l’idée au test en passant par la conception et le prototypage, la route est longue et pas toujours couronnée de succès : les lames de patins de hockey chauffantes Thermablade, par exemple, ont séduit les investisseurs mais déçu les sportifs, aboutissant à l’abandon du projet. En cause, un système électronique complexe à entretenir et alourdissant les lames.


Pour tenter d’anticiper de tels écueils, le partenariat entre designers et cordonniers-bottiers pourrait être l’une des clés, d’autant plus lorsque le designer est un sportif ou travaille en étroite collaboration avec ceux-ci. Chez EB, pionnier du chausson d’escalade, le mythique modèle PA devenu plus tard Super Gratton est né de la collaboration entre Pierre Alain, grimpeur parisien, et Edmond Bourdonneau, cordonnier-bottier. Il en est allé de même pour les modèles Mastria de Jean-Claude Droyer ou le Wolverine de Frédéric Tuscan.


Si les partenariats avec des fabricants pour tester de nouvelles technologies sont eux aussi essentiels à l’innovation, comme celui de Décathlon avec HP et Lonati, celle-ci ne saurait se passer ni de l’expertise des cordonniers, ni de celle des sportifs. Une alliance entre tradition et innovation qui n’a pas dit son dernier mot.



Amandine Moggi
Rédigé par Amandine Moggi
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Cordonnier-bottier
En veille sur les matériaux, les savoir-faire et les techniques.

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