Une histoire du plombier à 2035

Faire de la prospective avec des jeunes prend une toute autre dimension. Envisager le futur avec ceux qui vont le vivre prend tout son sens. A ce titre partager la vision des jeunes revêt quasiment une démarche oecuménique qui intéresse tout le monde.

Le métier de plombier s'inscrit dans un environnement particulier. Chaque paramètre va connaitre des orientations spécifiques ces quinze prochaines années. Voici un aperçu de ce que pourrait être l'histoire de ce métier dans un futur court.

Les chantiers sont "connectés" et les interventions de maintenance sont déclenchées de manière automatique. Ce sont des machines qui signalent les anomalies et déclenchent une intervention. Les solutions industrielles d'aujourd'hui sont en un mot généralisées à l'ensemble du marché de 2035. Ceci génère une complexification du métier et ses interconnections avec les autres corps d'état impose une durée de formation longue intégrant de nombreuses compétences en plus de celles de la plomberie traditionnelle : QAI, mise en service, soft skills…

La formation se fait désormais en entreprise majoritairement. Le recours à la FOAD est massif. On assiste à une montée en compétences dans les métiers qui s’accompagne également d’un cloisonnement des compétences, le plombier gère le sanitaire, le chauffagiste le chauffage, le ventiliste l'air, le frigoriste le froid, le climaticien la climatisation, l'électricien le réseau electrique...

Ces mutations s’opèrent sur fond de croissance économique très modérée (autour de 0,5 - 1,5%) caractérisés par des cycles d'activité très courts ponctués de crise et de reprise et un contexte de crise sanitaire latent. Le développement durable constitue un bon relai de croissance. Il est forcé par des aides de l'état qui fixe les prix. Le montage des dossiers administratifs est une nécessité ce qui tend à privilégier l'offre des grands offreurs. Ces dossiers s’incluent dans la tendance de baisse des consommations régulières d'énergie, de la gestion de plus en plus optimisée des déchets, les installations techniques sont envisagées dans une logique de développement durable (valorisation de l'énergie grise).

Du point de vue technologique, les usagers des bâtiment deviennent technophobes, la peur de "big brother" prend le dessus sur la valeur ajoutée des services, le segment des technologie hyper avancé ne trouve plus sa place. Ainsi, on assiste à la coexistence d'une innovation à 2 vitesses, caractérisée par des chantiers hyper technologiques et d'autres chantiers simplifiés au maximun optimisé du point de vue des couts.

La société est entrée dans une sensibilisation profonde de sa consommation, l'éducation en est le premier vecteur, portée par une prise de conscience massive. Les écarts sociaux sont très importants et des solutions de gestion des gaps sont mises en oeuvre notamment au travers des circuits courts.

Beaucoup d'engagements dans cette vision du futur. Elle questionne et pose des jalons clairs pour des actions à mettre en oeuvre dès à présent. Bravo les jeunes !