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La sécurité liée à la pose d’une menuiserie extérieure

La sécurité liée à la pose d’une menuiserie extérieure

HOUMARD Laure
par HOUMARD Laure - Publié Il y a 2 ans
La sécurité liée à la pose d’une menuiserie extérieure
Crédits: Monan

Les performances thermiques et acoustiques d’une menuiserie extérieure dépendent énormément de sa mise en œuvre, c’est pourquoi cette étape doit être réalisée avec le plus grand soin et dans les meilleures conditions possibles. Il est donc indispensable d’utiliser les outils spécifiques à la pose facilitant la manutention et/ou permettant de travailler en sécurité.

De nombreux risques sont liés à la pose des ouvrages sur le chantier. Afin de réaliser des mises en œuvre tout en assurant la sécurité des ouvriers, il convient d’utiliser le matériel approprié. Voici une présentation non-exhaustive des différents équipements existants.


La manutention


Certains outils sont conçus pour un usage en atelier et en pose, polyvalents et transportables, ces chariots à ventouses aident à la manutention (photo 1). Il existe d’ailleurs des modèles démontables que l’on peut charger dans un petit fourgon.



Photo 1 : Chariot à ventouses.


Pour faciliter la manutention, mis à part ces chariots à ventouses manuels ou télécommandés, des engins spécifiques sont utilisés sur le chantier surtout quand il s’agit de poser des vitrages très lourds ou quand les menuiseries se trouvent en hauteur. Par exemple, un système de ventouses peut être installé sur une mini grue “araignée” (photo 2), ou au bout d’une grue selon la portée nécessaire et l’environnement du chantier (veiller à l’accessibilité).



Photo 2 : mini grue “araignée”.


Certains équipements représentent un investissement important pour des petites structures, mais étant donné le service rendu et le temps économisé, ils sont assez vite rentabilisés, de un à sept ans selon la nature de l’investissement et la structure d’entreprise. En revanche, les bienfaits pour les ouvriers sont immédiats. De plus, pour certaines tâches délicates, s’affranchir du poids des matériaux permet d’améliorer la précision.

Des organismes, tel que l’OPPBTP, permettent de dresser le bilan financier des investissements réalisés en matière de sécurité. Différents exemples concrets, accessibles sur leur site internet, déterminent le ratio coût - gain afin d’estimer le temps de retour sur investissement.


L’environnement de travail


Pour les travaux en façade de grandes surfaces, avec des tâches répétitives comme le renouvellement de fenêtres d’un bâtiment collectif par exemple, l’utilisation d’un échafaudage de pied est à privilégier. Il permet de travailler plus confortablement, en toute sécurité et sans se soucier de l’autonomie énergétique d’un engin. Il offre également une plus grande surface de travail et la possibilité de couvrir une surface de façade plus importante s’il s’agit d’un échafaudage tubulaire multidirectionnel. Il s’assemble pour couvrir la zone souhaitée (photo 3). Il convient dans ce cas d’avoir un monte-matériaux permettant d’approvisionner chaque étage.



Photo 3 : échafaudage de pied.


Toute personne destinée à monter, démonter, modifier sensiblement et exploiter des échafaudages de pied doit avoir un savoir-faire et des compétences visant à la maîtrise des risques liés à cet équipement de travail d’une grande technicité. Une formation spécifique tant sur le plan théorique que pratique est obligatoire pour obtenir l’attestation de compétences délivrée par le chef d’entreprise. Suite au montage, une vérification doit être réalisée par une personne spécifiquement formée, pouvant faire partie ou non de l’entreprise. De plus, l'ensemble des salariés utilisant l’échafaudage comme poste de travail doivent avoir les compétences suivantes :

• accéder et circuler en sécurité sur l’échafaudage ;

• respecter les limites de charges ;

• maintenir l’échafaudage en sécurité ;

• tenir compte de la co-activité sur les chantiers ;

• signaler les situations dangereuses.


Le code du travail ainsi que les recommandations de la Carsat précisent les dispositions réglementaires concernant l’utilisation de matériel de levage et le travail en hauteur.

L’échafaudage roulant, quant à lui, est pratique car léger et rapide à monter, mais il présente des limites dimensionnelles (photo 4). En extérieur, il ne peut excéder 8 m et en intérieur, 12 m. De plus, l’arrêté du 21 décembre 2004 relatif aux vérifications des échafaudages stipule qu’un rapport de vérification est nécessaire avant la mise en service de l’échafaudage. Cette vérification relève de la responsabilité de l’entreprise utilisatrice et doit être effectuée :

• lors de la première utilisation,

• après tout démontage et remontage,

• en cas de modification de sa configuration,

• après tout accident ou incident,

• en cas d’évolution des conditions météorologiques,

• suite à une interruption d’utilisation d’au moins un mois.



Photo 4 : échafaudage roulant.


Lorsqu’il pose des menuiseries, l’ouvrier est exposé au risque de chute de hauteur, il doit donc impérativement être protégé. Pour cela, les équipements de protection collective doivent être utilisés en priorité. Ainsi, dès que le chantier le permet, le travail à la nacelle doit être envisagé avant d’utiliser des harnais de protection qui font partie de la catégorie des équipements de protection individuelle. Il existe différents modèles de nacelles, chacune ayant ses avantages et ses inconvénients (photo 5). Selon la notice du fabricant, il est nécessaire de faire attention à la charge maximale d’utilisation dans la nacelle, l’attache peut être prévue ou non. Les nacelles, ainsi que les plateformes élévatrices mobiles de personnes, sont soumises à des vérifications périodiques semestrielles. De plus, leur utilisation nécessite une autorisation de conduite. Ce document, réalisé par l’employeur, reconnaît la capacité de l’un de ses salariés à conduire en sécurité les engins mentionnés sur l’autorisation. Il atteste que le conducteur possède les aptitudes et les connaissances nécessaires, l’obtention du CACES® (certificat d’aptitude à la conduite en sécurité) étant un bon moyen de les garantir. Il est également soumis à l’avis d’aptitude délivré par le médecin du travail et aux connaissances des lieux et des instructions à respecter sur le ou les sites d’utilisation.



Photo 5 : nacelles PEMP (plateforme élévatrice mobile de personne)


Pour des interventions ponctuelles de courte durée, non répétitives ou en cas d’impossibilité technique d’avoir recours aux protections collectives, il existe un système d’ancrage temporaire, développé par SYAM. Ce système d’ancrage mobile (photo 6) permet de créer un point d’ancrage en hauteur, excluant tout risque de chute (Facteur de chute 0) contrairement à un ancrage situé en dessous de l’opérateur. Le SYAM, simplement posé au sol et, de part et d’autre de l’ouverture, contre les murs, ne bouge absolument pas, garantissant à l’opérateur une sécurité absolue. Il est aussi très pratique car il se transporte dans un sac à dos, donc facilement transportable, s’installe rapidement et s’adapte à l’environnement dans lequel l’ouvrier doit intervenir. Une ou deux personnes peuvent s’attacher sans risque de chute à condition d’avoir les équipements ad hoc. Il n’exerce aucun effort au plafond et peut être utilisé sur tout type de support (faux plafond, plafond tendu, etc.). Le SYAM ne laisse aucune trace sur le lieu d’intervention car il ne nécessite aucun perçage et ne provoque aucune dégradation. C’est un véritable outil de travail permettant un confort supplémentaire à ses utilisateurs et ainsi une meilleure efficacité d’exécution. Sur le plan réglementaire, le personnel doit avoir suivi une formation. Le système d’une durée de vie de 10 ans maximum, doit être vérifié tous les ans par une personne habilitée ainsi que tous les équipements qui vont avec : harnais, verrous bloqueurs dit “stop chute”, mousquetons, cordes avec amortisseur de chute, etc. Une vérification visuelle est obligatoire avant chaque utilisation et il convient de toujours consulter la notice d’instructions du fabricant mise à disposition. De plus, en cas de chute, tous les accessoires ayant servi doivent être remplacés, en effet des micro-déchirures sur les harnais notamment ou sur les cordes peuvent les rendre dangereux lors d’une utilisation ultérieure.



Photo 6 : SYAM


Il est important que l’entreprise intègre la prévention des risques professionnels comme vecteur de performance et en fasse un argument commercial. Plusieurs organismes de sensibilisation peuvent permettre une étude personnalisée de façon à optimiser la prévention (INRS, OPPBTP, etc.).



L’hygiène, la santé et la sécurité au travail doivent avoir une place prépondérante, il en va de la responsabilité de chacun de tout mettre en œuvre pour protéger et améliorer le confort au travail.


Sources d’inspirations

Publication sur la menuiserie extérieure par les compagnons menuisiers du devoir : La fenêtre en bois : matériaux, techniques et réglementations. A paraître en septembre 2021.
HOUMARD Laure
Rédigé par HOUMARD Laure
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Menuisier

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Francis Grippou

Il y a 2 ans
Hey Laure super ton article par contre elle fait super peur l'image que tu as choisi ;) ;) ;) ;)
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