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Le charpentier en 2030, Scenarios et plan d'actions

Le charpentier en 2030, Scenarios et plan d'actions

Philippe Dresto
Philippe Dresto
par Philippe Dresto et Philippe Dresto - Publié Il y a 2 ans
Le charpentier en 2030, Scenarios et plan d'actions
Crédits: CC BY Ryo Chijiiwa

Le charpentier en 2030, scénarios et plan d'actions

Envisager l’avenir est toujours un acte impressionnant… Se projeter constitue une démarche volontaire inscrite dans l’action. C’est ce qu’ont décidé de faire les Compagnons charpentier au profit de la jeunesse. Voici un aperçu de leurs travaux.


Construire ensemble un futur solide


Les Compagnons charpentiers Du Devoir ont réalisé un travail collaboratif de production prospective. Les objectifs de ce travail mené à un horizon 2030 sont les suivants :
- Quelle sera la place du métier de charpentier en 2030
- Quelles évolutions possibles du métier de charpentier
- Quelles seront les nouvelles compétences à acquérir
- Préparer notre jeunesse et l’ensemble des Compagnons charpentiers à ce devenir

Pour ce faire, le groupe s’est appuyé sur des méthodes prospectives éprouvées de l’école française de prospective. C’est la méthode « Morphol » qui a constitué le squelette de la production qui s’est déroulée selon cinq grandes étapes :

1. Création de l’environnement prospectif synthétisant et priorisant les facteurs de changement pour le métier
2. Rédaction des dossiers d’analyse prospective permettant d’avoir une vision claire des tendances passées et présentes pour chacun des facteurs de changement
3. Formulation d’hypothèses par scenario à horizon 15 ans et construction d’un tableau dit « morphologique » synthétisant l’ensemble des hypothèses
4. Création de différents scénarios par assemblage d’hypothèses et identification d’un scénario de référence, validé par un outil de massification des avis afin d’assurer la robustesse de cette option d’avenir
5. Description détaillée de ce scénario et formulation d’un plan d’actions permettant de préparer dès à présent la jeunesse à son futur possible et le rendre souhaitable pour elle.

Des scénarios pour l’avenir


Parmi les grandes thématiques qui ont permis d’éclairer le futur du métier de charpentier, les normes et la réglementation, la dynamique entrepreneuriale, les tendances de l’habitat et de l’urbanisme, l’émergence du numérique, la santé et le bien-être humain, les tendances sociétales ou encore les orientations de la nouvelle économie ont joué un rôle structurant dans l’élaboration des scénarios.

A partir de cet environnement, plusieurs scénarios ont été écrits. Ci-après chaque histoire vous est contée à partir des hypothèses associées à l’ensemble des facteurs de changement.

Scénario 1 : La continuité sans rupture.
Principalement européenne, les réglementations servent surtout les intérêts de la production industrielle. Les entreprises artisanales (ou semi-industrielles) peinent d'autant plus à les maîtriser qu'elles imposent une organisation spécifique et qu'elles sont de plus en plus nombreuses et complexes, d'ailleurs pas toujours cohérentes entre elles, mais imposant toujours une contrainte majeure pour les acteurs.

Plutôt bien adaptées à l'activité des entreprises, les normes évoluent raisonnablement et de plus en plus dans une logique d'harmonisation européenne. Une actualisation tous les cinq ans permet de prendre en compte les récentes évolutions. Des normes transversales apparaissent et impactent directement la mise en œuvre de la maquette numérique.
Les entreprises de charpente voient leurs effectifs et leur rentabilité augmenter. Spécialisées (et donc pointues) sur des types d'ouvrages, de marché ou de prestations, les plus petites (celles des hommes de métier) se multiplient pour vendre leurs compétences aux plus grandes (plutôt celles des financiers), développant, entre autres, le travail détaché.

L'habitat urbain continue de se développer (65% des Français vivent en ville), avec souvent une concentration imposant toujours plus de surélévations et d'extensions. Cet essor profite au charpentier aussi bien en neuf (construction bois) qu'en rénovation (isolation thermique), avec dans les deux cas un développement des matériaux biosourcés.

La transition numérique semble aboutie : toute la France est connectée, le numérique est partout avec l'intelligence artificielle, les robots "intelligents", le BIM… De plus en plus assistée, l'intelligence manuelle tend à disparaître.
Les conditions climatiques, politiques ou économiques de certaines régions du monde intensifient les flux migratoires vers la vieille Europe. L'explosion du foncier ne permet plus à la plupart des gens de se loger, l'écart entre riches et pauvres s'amplifie.

La mondialisation est totale. L’économie numérique permet à l'entreprise de s'améliorer aussi bien du point de vue technique que social. L'économie verte et solidaire reste une référence d'avenir.

Scénario 2 : La résilience répond à la tension externe

Les effets du réchauffement climatique (séisme, ouragan…) engendrent un renforcement drastique de la réglementation. Cette hyper réglementation finit par impacter l'ensemble des chantiers pour lesquels la sinistralité doit être maîtrisée.

Plutôt bien adaptées à l'activité des entreprises, les normes évoluent raisonnablement et de plus en plus dans une logique d'harmonisation européenne. Une actualisation tous les cinq ans permet de prendre en compte les récentes évolutions. Des normes transversales apparaissent et impactent directement la mise en œuvre de la maquette numérique.

Avec, d'une part, un large champ de compétences métier (au centre duquel le bureau d'études tient un rôle clé), et d'autre part une présence diffuse sur l'ensemble du territoire pour respecter les exigences de la transition écologique (circuits courts), les entreprises de taille intermédiaire, du fait de leur profil multi compétence, deviennent les interlocutrices privilégiées des donneurs d'ordre.
Habitats citadins et ruraux se rééquilibrent, avec une évolution vers un habitat partagé en ville (colocations, tiers-lieux…) et une demande de bâtiments de qualité (neufs ou reconvertis) avec des services de proximité en campagne. Le matériau biosourcé est la référence et le réchauffement climatique fait émerger d'autres types d'habitats (village flottants, lacustres...).
Les limites et les effets néfastes (saturation des ondes, insécurité numérique…) du tout numérique provoquent son rejet et un retour aux techniques plus traditionnelles.

La prise en compte de l'ergonomie au travail permet d'améliorer la santé, et donc la durée de vie. Ce progrès significatif incite de nouveaux profils à venir travailler sur les chantiers. La Qualité de l’Air Intérieur (QAI) est une question centrale dans les bâtiments.

Le terrorisme sous toutes ses formes (y compris numérique) sème la panique dans la société. Mobilisés sur la recherche de sécurité, les hommes se referment sur eux-mêmes.

Un nouveau krach boursier provoque l'effondrement de l'économie telle que nous la connaissons. Naît alors un nouveau modèle économique modifiant en profondeur la monnaie et les échanges commerciaux.

Scénario 3 : L’effondrement

Dans ce scénario, on retrouve les hypothèses d’un réchauffement climatique catastrophique déjà évoquées précédemment.
Le lobby industriel (grands groupes, bureaux de contrôle, centres techniques…) prend la main et dicte ses normes aux entreprises. Les professionnels les subissent, tant au plan national qu'européen.
La mondialisation du marché de la construction a rayé de la carte la plupart des entreprises traditionnelles au profit des auto-entrepreneurs, de l'ubérisation et autres GAFAM. Les grands groupes et leurs plateformes d’intermédiation contrôlent tout le processus de construction et sous-traitent la pose à des tâcherons "ubérisés".

Le modèle de vie transhumaniste proposé par Google (et d'autres…) se réalise : l'intelligence artificielle est aux commandes et le peu d'interfaces que l'homme a avec la machine se fait en direct (implants connectés). Le numérique a fini par aliéner l'homme.

Les pollutions de toutes sortes (atmosphériques, hertziennes, des ressources…) causent de nouvelles maladies au développement inquiétant.
La société est marquée par le chaos, que cela soit du point de vue financier, avec des kraks en cascade, que du point de vue sociétal où le terrorisme sous toutes ses formes sème la panique.

Scénario 4 : Le futur souhaitable

Le client attend une obligation de résultats de la part des entreprises. Elles n'ont alors d'autres choix que d'élever leurs niveaux de qualification et d'engagement de leur responsabilité, notamment vis-à-vis des assurances. Tous les acteurs de la filière s'organisent en conséquence (traitement des bois...) et font de la norme technique l'élément principal de garantie. Il en découle un choc de simplification accompagné d'un allègement de l'arsenal réglementaire, notamment européen.

Les normes sont définies par les acteurs de la filière, en lien direct avec les entreprises. L'accès à ces normes s'en trouve d'autant plus facilité. Ainsi la filière française influence la normalisation européenne.
Avec, d'une part, un large champ de compétences métier (au centre duquel le bureau d'études tient un rôle clé), et d'autre part une présence diffuse sur l'ensemble du territoire pour respecter les exigences de la transition écologique (circuits courts), les entreprises de taille intermédiaire, du fait de leur profil multi compétence, deviennent les interlocutrices privilégiées des donneurs d'ordre.

Habitats citadins et ruraux se rééquilibrent, avec une évolution vers un habitat partagé en ville (colocations, tiers-lieux…) et une demande de bâtiments de qualité (neufs ou reconvertis) avec des services de proximité en campagne. Le matériau biosourcé est la référence et le réchauffement climatique fait émerger d'autres types d'habitats (village flottants, lacustres...).

La transition numérique semble aboutie : toute la France est connectée, le numérique est partout avec l'intelligence artificielle, les robots "intelligents", le BIM… De plus en plus assistée, l'intelligence manuelle tend à disparaître.
La qualité de la santé devient un enjeu politique majeur. La qualité des bâtiments est excellente et la diminution des phases sur le chantier (grâce à la généralisation de la préfabrication) préservent l'homme. Le pari du bien-être est réussi.

Une volonté de partager, de collaborer, de vivre ensemble émerge. La décroissance heureuse prône la frugalité. La société devient respectueuse de l'environnement et de l'homme.
Une nouvelle ère économique se met en place : déclin du chômage, harmonisation fiscale, généralisation de l'économie verte et solidaire (éco responsable). Les entreprises de la filière bois participent à ce modèle économique vertueux.

Scénario 5 : Google

Toujours positionné dans une logique de résultat, les clients sont en attente d’un très haut niveau de prestations.
Le lobby industriel (grands groupes, bureaux de contrôle, centres techniques…) prend la main et dicte ses normes aux entreprises. Les professionnels les subissent, tant au plan national qu'européen.
La mondialisation du marché de la construction a rayé de la carte la plupart des entreprises traditionnelles au profit des auto-entrepreneurs, de l'ubérisation et autres GAFAM. Les grands groupes et leurs plateformes intermédiation contrôlent tout le processus de construction et sous-traitent la pose à des tâcherons "ubérisés".

L'habitat urbain continue de se développer (65% des Français vivent en ville), avec souvent une concentration imposant toujours plus de surélévations et d'extensions. Cet essor profite au charpentier aussi bien en neuf (construction bois) qu'en rénovation (isolation thermique), avec dans les deux cas un développement des matériaux biosourcés.
Le modèle de vie transhumaniste proposé par Google (et d'autres…) se réalise : l'intelligence artificielle est aux commandes et le peu d'interfaces que l'homme a avec la machine se fait en direct (implants connectés). Le numérique a fini par aliéner l'homme.

La prise en compte de l'ergonomie au travail permet d'améliorer la santé, et donc la durée de vie. Ce progrès significatif incite de nouveaux profils à venir travailler sur les chantiers. La QAI est une question centrale dans les bâtiments.
Les conditions climatiques, politiques ou économiques de certaines régions du monde intensifient les flux migratoires vers la vieille Europe. L'explosion du foncier ne permet plus à la plupart des gens de se loger, l'écart entre riches et pauvres s'amplifie.
La mondialisation est totale. L’économie numérique permet à l'entreprise de s'améliorer aussi bien du point de vue technique que social. L'économie verte et solidaire reste une référence d'avenir.

Scénario 6 : le scénario probable

La réglementation se simplifie sous l’impulsion des clients toujours demandeurs de preuves de qualité. Les normes sont définies par les acteurs de la filière, en lien direct avec les entreprises. L'accès à ces normes s'en trouve d'autant plus facilité. Ainsi la filière française influence la normalisation européenne.

Avec, d'une part, un large champ de compétences métier (au centre duquel le bureau d'études tient un rôle clé), et d'autre part une présence diffuse sur l'ensemble du territoire pour respecter les exigences de la transition écologique (circuits courts), les entreprises de taille intermédiaire, du fait de leur profil multi compétence, deviennent les interlocutrices privilégiées des donneurs d'ordre.

L'habitat urbain continue de se développer (65% des Français vivent en ville), avec souvent une concentration imposant toujours plus de surélévations et d'extensions. Cet essor profite au charpentier aussi bien en neuf (construction bois) qu'en rénovation (isolation thermique), avec dans les deux cas un développement des matériaux biosourcés.

La transition numérique semble aboutie : toute la France est connectée, le numérique est partout avec l'intelligence artificielle, les robots "intelligents", le BIM… De plus en plus assistée, l'intelligence manuelle tend à disparaître.
La qualité de la santé devient un enjeu politique majeur. La qualité des bâtiments est excellente et la diminution des phases sur le chantier (grâce à la généralisation de la préfabrication) préservent l'homme. Le pari du bien-être est réussi.

La mondialisation est totale. L’économie numérique permet à l'entreprise de s'améliorer aussi bien du point de vue technique que social. L'économie verte et solidaire reste une référence d'avenir.

Scénario 7 : La vision de la filière

Les réglementations soutiennent les intérêts industriels avant tout, ce qui déstabilise le reste de la filière qui plie sous la contrainte.
Les normes sont définies par les acteurs de la filière, en lien direct avec les entreprises. L'accès à ces normes s'en trouve d'autant plus facilité. Ainsi la filière française influence la normalisation européenne.
Avec, d'une part, un large champ de compétences métier (au centre duquel le bureau d'études tient un rôle clé), et d'autre part une présence diffuse sur l'ensemble du territoire pour respecter les exigences de la transition écologique (circuits courts), les entreprises de taille intermédiaire, du fait de leur profil multi compétence, deviennent les interlocutrices privilégiées des donneurs d'ordre.

L'habitat urbain continue de se développer (65% des Français vivent en ville), avec souvent une concentration imposant toujours plus de surélévations et d'extensions. Cet essor profite au charpentier aussi bien en neuf (construction bois) qu'en rénovation (isolation thermique), avec dans les deux cas un développement des matériaux biosourcés.

La transition numérique semble aboutie : toute la France est connectée, le numérique est partout avec l'intelligence artificielle, les robots "intelligents", le BIM… De plus en plus assistée, l'intelligence manuelle tend à disparaître.
Les limites et les effets néfastes (saturation des ondes, insécurité numérique…) du tout numérique provoquent son rejet et un retour aux techniques plus traditionnelles.

La prise en compte de l'ergonomie au travail permet d'améliorer la santé, et donc la durée de vie. Ce progrès significatif incite de nouveaux profils à venir travailler sur les chantiers. La QAI est une question centrale dans les bâtiments.
Une volonté de partager, de collaborer, de vivre ensemble émerge. La décroissance heureuse prône la frugalité. La société devient respectueuse de l'environnement et de l'homme.

Une nouvelle ère économique se met en place : déclin du chômage, harmonisation fiscale, généralisation de l'économie verte et solidaire (éco responsable). Les entreprises de la filière bois participent à ce modèle économique vertueux.

La mondialisation est totale. L’économie numérique permet à l'entreprise de s'améliorer aussi bien du point de vue technique que social. L'économie verte et solidaire reste une référence d'avenir.

Un scénario pour écrire l’action

Parmi l’ensemble de ces futurs possibles, celui qui a été retenu découle d’une association de plusieurs scénarios. L’histoire retenue est la suivante.

Charpentier en 2030, l’histoire

Principalement européenne, les réglementations servent surtout les intérêts de la production industrielle. Les entreprises artisanales (ou semi-industrielles) peinent d'autant plus à les maîtriser qu'elles imposent une organisation spécifique et qu'elles sont de plus en plus nombreuses et complexes, d'ailleurs pas toujours cohérentes entre elles, mais imposant toujours une contrainte majeure pour les acteurs.

Les normes sont définies par les acteurs de la filière, en lien direct avec les entreprises. L'accès à ces normes s'en trouve d'autant plus facilité. Ainsi la filière française influence la normalisation européenne.
Avec, d'une part, un large champ de compétences métier (au centre duquel le bureau d'études tient un rôle clé), et d'autre part une présence diffuse sur l'ensemble du territoire pour respecter les exigences de la transition écologique (circuits courts), les entreprises de taille intermédiaire, du fait de leur profil multi compétence, deviennent les interlocutrices privilégiées des donneurs d'ordre.

L'habitat urbain continue de se développer (65% des Français vivent en ville), avec souvent une concentration imposant toujours plus de surélévations et d'extensions. Cet essor profite au charpentier aussi bien en neuf (construction bois) qu'en rénovation (isolation thermique), avec dans les deux cas un développement des matériaux biosourcés.

La transition numérique semble aboutie : toute la France est connectée, le numérique est partout avec l'intelligence artificielle, les robots "intelligents", le BIM… De plus en plus assistée, l'intelligence manuelle tend à disparaître.
Les limites et les effets néfastes (saturation des ondes, insécurité numérique…) du tout numérique provoquent son rejet et un retour aux techniques plus traditionnelles.

La prise en compte de l'ergonomie au travail permet d'améliorer la santé, et donc la durée de vie. Ce progrès significatif incite de nouveaux profils à venir travailler sur les chantiers. La Qualité de l’Air Intérieur est une question centrale dans les bâtiments.
Une volonté de partager, de collaborer, de vivre ensemble émerge. La décroissance heureuse prône la frugalité. La société devient respectueuse de l'environnement et de l'homme.
Une nouvelle ère économique se met en place : déclin du chômage, harmonisation fiscale, généralisation de l'économie verte et solidaire (éco responsable). Les entreprises de la filière bois participent à ce modèle économique vertueux.
La mondialisation est totale. L’économie numérique permet à l'entreprise de s'améliorer aussi bien du point de vue technique que social. L'économie verte et solidaire reste une référence d'avenir.

Leviers d’émergence
Les conditions de réalisation de ce scénario sont de plusieurs ordres :

• Réglementation :
Il manque l’implication des hommes de terrain, le réglementaire est globalement décorrélé de ces acteurs. Cependant, l’implication et la réflexion de certains acteurs de la filière (groupes d’influence) permet d’orienter les décisions prises par les instances décisionnaires.

• Norme
La filière a pris conscience de son manque d’implication et s’est impliquée avec les acteurs (assureurs, BC) en valorisation de sa propre compétence.

• Entreprenariat
La demande de la clientèle privilégie le besoin d’un interlocuteur unique, afin de faciliter la réalisation des chantiers et leur pilotage par les maitres d’ouvrage. L’entreprise en lien avec le client final devient alors assembleuse de compétences spécialisées. Le chantier entre dans une économie de coût, l’objectif est de réduire le recours à la maîtrise d’œuvre et de le compenser par les entreprises dans un contexte généralisé de régulation par le marché.

• Habitat et urbanisme
La recherche de diminution des temps de transport et le besoin croissant d'accès aux services public et privé participent au développement des villes et favorisent l’émergence de regroupement de population autour de pôles économiques.

• Numérique
Dans le cadre de la recherche continue du développement de la qualité d’habiter et de la recherche continue du confort apporté aux utilisateurs, le numérique s’impose comme un canon. La France est connectée et aucun acteur économique ne peut s’y soustraire. Le risque de saturation, de maladie et piratage divers, amènent aussi à une perte de confiance du tout numérique.

• Santé bien être
La pénurie de main d’œuvre crée une réelle tension sur les Hommes de métiers et la prise de conscience de la santé et de la place de l’humain au travail devient une réalité de société.

• Sociétal
Les mutations sociologiques transforment la société et apportent une prise de conscience de la nécessité de faire ensemble. Le collectif prend le dessus sur l’individualité, et les productions deviennent collaboratives. C’est le rejet de l’individualisme et du chacun pour soi.

• Nouvelle éco
La reprise économique est une réalité et elle est éco-responsable. Les facteurs de transition numérique participent bien entendu au développement économique qui servent également la transition environnementale. L’offre élargie permet l’évolution des possibles.

Les impacts de ce futur

Du point de vue de la demande :

• Réglementation
Le besoin de veille réglementaire vulgarisé, assorti d’un outil de recherche simple et à destination des utilisateurs finaux est marqué dès l’apprentissage.
A cet effet, le besoin de supports extérieurs, de collaborations avec des entités spécialisées (un annuaire des acteurs devient réel pour l’ensemble des acteurs). La logique est celle de l’anticipation du travail en équipe qui mobilise des outils comme la maquette numérique (BIM).

• Normes
La mobilisation des professionnels auprès des commissions et le développement des ressources dédiées en matière de normalisation est une nécessité. Il s’agit de former les professionnels à la lecture des normes (formation formateur), qui modèlent aussi la nouvelle économie. Il s’agit alors de répondre à un besoin de management différent (modèle entreprise “heureuse”) et de garder pied dans la filière avec une démarche de lobbying auprès du secteur bois, permettant ainsi une bonne représentativité de la filière.

• Entrepreneuriat
Le travail en réseau s’impose à tous et de nouveaux outils collaboratifs font leur apparition dans le quotidien de tous, ce qui impose de former l’ensemble du personnel à ces pratiques impliquant une mutation sociologique.

• Habitat et urbanisme
On assiste à une démystification de l’approche en tous corps d’état, qui se met en place au sein des entreprises, qui font évoluer leur offre dans ce sens. Cette transition se fait également via l’émergence d’une dynamique collaborative inter-entreprises favorisant l’émergence de nouveaux modèles économiques.

• Numérique
Cette transition implique le recours à la formation pour intégrer les nouveaux outils, mais également mettre en place des dispositifs de veille afin de capter l’émergence de nouvelles solutions à intégrer (évolutivité rapide des services). Dans ce sens, les professionnels doivent intégrer le développement de solutions proposées par les industriels. Il se pose alors la question pour eux de voir comment peser sur la R&D industrielle pour influencer la production de services nouveaux au travers des outils digitaux.

• Santé et bien-être/ sociétal
Ce dernier point concentre essentiellement la capacité des entreprises à adapter les postes de travail des collaborateurs. L’émergence du télétravail met encore plus l’emphase sur cette question de bien-être au travail.

Du point de vue de l’offre

L’impact du point de vue de l’offre consiste essentiellement à matérialiser la bascule dans l’air du collaboratif de réseau. La nécessité de tisser un réseau de facilitateur autour des entreprises qui sont essentiellement des petites structures s’impose aux acteurs de l’offre. Il s’agit essentiellement d’apporter :

• De la formation aux nouvelles technologies et pratiques (e-learning, financements, etc), et également de faciliter l’accès à ces formations.

• De proposer un accompagnement aux nouvelles normes, règlementations, technologies, pratiques.

• De faciliter les pratiques de travail en mode collaboratif, de lever les freins administratifs, juridiques, financiers, et d’accompagner vers les différentes formes de mutualisation.

• La promotion de ce modèle auprès des artisans (économies d’échelle, services, interdisciplinarité, partage des moyens et outils...).

Du point de vue de la filière

• Travailler ensemble
La tendance actuelle tend à révolutionner la logique de branches en les réunifiant. Ainsi l’organisation professionnelle, qui est l’interlocuteur de référence des pouvoirs publics, met en place un travail collaboratif (pas de colloque mais de l’interactif à distance). La transversalité des filières (métal, béton, matériaux souples…) prend alors tout son sens. Dans cette mouvance, le rapport à la propriété change, le collaboratif change la culture d’entreprise et par là même la capacité à transmettre son entreprise.

• Le marché de la construction est porteur
Le marché attise les appétits extérieurs, en revanche il existe de nombreuses barrières à l’entrée comme la norme, l’innovation de l’offre, l’avance technologique ou encore l’organisation interne. Les écarts de richesse entre acteurs restent marqués et tous n’ont pas accès au marché. Ainsi le marché reste relativement captif. La concurrence économique se positionne également au niveau des matériaux, la semi industrialisation devient nécessaire.

• Jeu d’acteurs
On assiste à une inversion du pouvoir entre l’entreprise et l’industriel, entre la TPE est la R&D de l’industriel car elles ont toutes les deux le contact direct avec le client. Dans ce cadre, les TPE doivent intégrer une augmentation significative de leurs compétences nécessaires en adéquation avec l’ensemble des partenaires avec lesquelles elles interagissent et dont elles doivent comprendre leur logique. Une solution pour ces TPE est de se regrouper pour peser plus vis-à-vis des autres dans la logique collaborative. Les entreprises partagent leur outil de production (atelier partagé).

• Points de vigilance
Plusieurs points sont à souligner :
– La capacité des donneurs d’ordre à financer les ouvrages
– La nécessaire évolution en matière de communication pour le professionnel
– L’obligation pour l’homme de métier d’apporter un service de conseil
– La différenciation des offres devient une nécessité pour le professionnel
– L’européanisation possible de la filière bois française

Un plan pour agir pour la jeunesse
L’ensemble de ces travaux a permis de tracer les lignes de grandes actions. Il s’agit de :

• Faciliter la veille réglementaire avec un outil de recherche simple,
• Travailler sur le devenir de l’homme de métier
• Mobiliser les professionnels dans les commissions normatives
• Former les professionnels des métiers de la charpente et de la construction bois à une démarche multi compétences pour devenir les interlocuteurs privilégiés des donneurs d’ordre, aux nouveaux outils numériques, à la lecture des normes et au travail en réseau et enfin à appréhender l’arrivée de l’intelligence artificiel.

Les points à retenir


Les petites et moyennes entreprises ont encore un bel avenir si :
• Elles répondent à leur clientèle en TCE ou Macro Lot
• Elles sont forces de propositions techniques auprès des maîtres d’ouvrages et maîtres d’œuvres
• Qu’elles soient capables de garantir une obligation de résultat grâce à leur niveau de savoir et de technicité
Il apparait très clairement que le métier de charpentier constructeur bois a un fort devenir devant lui, et ce, quel que soit le scénario
Tout l’enjeu résidera sur la place que l’homme de métier occupera en 2030.

Sources d’inspirations

Travaux du devenir du métier de charpentier
Philippe Dresto
Rédigé par Philippe Dresto
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Marketing et prospective
Parce que le déterminisme n'existe pas, notre action en matière de recherche chez les Compagnons du Devoir a pour objectif de penser dès à présent la formation de demain...

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